Mes petits z'écrits %)

- Itai…Itai…Itai yo…


La jeune fille aux cheveux roses clairs gémissait sous la douleur. A quatre pattes, elle sentait son surplus de sang couler de ses yeux, de ses bras, des pores de sa peau, de tout son corps. Mais Hokuto ne pleurait pas. Elle ne savait pas pleurer. Elle connaissait la douleur, mais elle ne connaissait pas les pleurs.
Elle entendait vaguement des voix en dessous d’elle, en dessous de l’escalier sous lequel elle s’était mise à saigner.
Tout était flou dans son esprit, comme toujours. Mais cette fois, ce n’était pas comme d’habitude. Il était là.
Qui était-il… ?
Que voulait-il ?
Hokuto sentait souvent son regard se poser sur elle, mais elle ne savait pas qui c’était.

-…Ita…ITAI !

Trop occupée à supporter la douleur, elle n’avait pas ressenti la présence de plus en plus proche d’elle, quand soudain, elle sentit une nouvelle douleur, plus familière cette fois.
Cette douleur morale à chaque fois que quelqu’un la touchait.
Quelqu’un lui avait appliqué une bande de papier sur l’épaule d’où giclait le sang.
D’un violent coup dans l’estomac, elle envoya bouler d’intrus contre le mur.


Maybe it's because I love you too much
[C’est peut-être parce que je t’aime trop]
Maybe that is why you love me so little
[Peut-être est-ce la raison pour laquelle tu m’aimes si peu]

- Dare… ? DARE… ?


L’œil hagard, elle chercha celui qui l’avait touchée, avant de se calmer : La douleur de son corps s’atténuait.

-Hokuto-sama…Vous allez mieux ?
- Ano koe wa…Tu es…Tu es cet enfant, n’est ce pas ?

Akasha Shishido hocha lentement la tête. Apparemment, Hokuto le voyait comme un enfant. Tant pis, ça ne le gênait pas. Hazama lui avait interdit de se rapprocher de la jeune Shikabane.
Mais…
Hokuto dégageait cette sorte d’aura mortel auquel il ne pouvait résister.

- Tu…Je veux dire…Vous allez mieux, Hokuto-sama ?

Celle-ci hocha la tête. Les sutras posés sur ces articulations avaient apaisé la douleur. Elle regarda Akasha.

-…De l’eau …Coule de nouveau de tes yeux…Pourquoi… ?

Hésitante, elle se redressa, et passa sa main sur le visage du prête renégat, son regard à la fois inexpressif et profond.

-…Tu es…Etrange…Tu as l’air…Triste…Tu es triste…N’est ce pas… ?
-…Hokuto-sama…

Il voulu l’écarter, mais à peine eut-il frôlé sa main qu’Hokuto, vive comme l’éclair, le frappa de nouveau avec violence. Akasha se plia en deux.

-Ne…Ne me touche…Pas…ça fait mal…ça fait mal…


Maybe when I answered, yes
[Peut-être quand j’ai répondu oui, ]
Maybe I became a bore
[Peut-être suis-je devenu un problème]
Maybe if I loved you less
[Peut-être que si je t’avais moins aimée]
Maybe you would love me more
[Peut-être m’aurait-tu aimé davantage…]


- Hokuto …Avec le tatouage que vous avez sur votre visage, on comprend pour Hazama-san vous a nommée ainsi. Mais pourtant…On dirait une blessure…Et un visage aussi beau que le vôtre n’est pas fait pour porter de telle blessure.

Ce sentiment…Qu’est ce que c’était… ?
Hokuto sentait cette chaleur sur son visage. Ce n’était pas habituel.
Elle observa plus attentivement Akasha. Par ses yeux, ce n’était qu’un petit garçon d’environ douze ans, un liquide transparent coulant depuis ses yeux bruns.
Alors pourquoi…Semblait-il si différent… ?
Pourquoi l’avait-il soignée en bloquant la douleur avec ses sutras de régénération… ?
Pourquoi ce garçon passait-il tendrement la main dans ses cheveux courts ?
Et pourquoi –cette fois ci, la première fois- ça ne la faisait pas souffrir… ?

-…Hokuto-sa…Non. Hokuto. Même si tu as eu une vie vide et triste, je peux sentir en toi ce désir d’être heureuse.

Être heureuse…
C’était en partie vrai…
Elle voulait comprendre les gens…
Elle voulait être comprise en retour…
Et pour que les autres la comprenne, elle voulait voir leur sang couler.
Elle voulait voir leur regard suppliant qu’ils lançaient avec que leur yeux ne deviennent vitreux.
Et quand elle voulait enfin les comprendre, ils ne bougeaient plus.
Plus du tout.
Mais ce garçon…Elle ne voulait pas lui faire ça…
Elle voulait trouver un autre moyen de le comprendre…

-…Qui…Es-tu… ? demanda t-elle, en palpant la tenue rouge de son interlocuteur.
-…Je m’appelle Akasha. Et si je suis parmi vous, c’est parce que j’ai décidé de combattre le culte Kougon et les Shikabane Hime. Ce sont des être impurs. Toi et les autres membres du Shichisei, vous êtes purs. C’est pour ça que je veux vous aider.

Il avait l’air sincère.
Alors Hokuto fit quelque chose qu’elle n’avait jamais fait.
Elle sourit.
Pas ce sourire satanique et fou.
Non.
Un vrai sourire honnête et pur.

- …Alors je t’aiderai à les combattre. Akasha.


Elle lui tendit une main qu’il prit après un instant d’hésitation.


- Merci…Hokuto.


Maybe it's because I've kissed you too much
[Peut-être est-ce parce que je t’ai trop embrassée]
Maybe that is why my kiss means so little
[Peut-être est-ce la raison pour laquelle mon baiser signifiait si peu de chose.]



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Dans une bâtisse éloignée, une jeune fille pleurait. La tête plongée dans ses bras, les genoux pliés.
Ils avaient perdu.
Le culte Kougon avait gagné.
Et Hokuto avait perdu quelqu’un.
Quelqu’un…
Qu’elle avait tué elle-même, dans un accès de rage.

L’affection qu’elle avait eu pour Akasha avait entraîné la jalousie.
C’était à cause de cette fille.
Cette fille aux cheveux bleus qui avait eu l’amour d’Akasha . Cette fille qui n’aurait pas pu rester dans son tombeau à roupiller tranquille.

Akasha avait souri à Hokuto, lui disait qu’elle l’avait sauvé. Qu’il l’avait prise comme Shikabane Hime simplement pour expier le crime d’avoir transformé sa petite amie en être impur.
Hokuto lui avait tendu la main. Comme autrefois. Montrant que ce n’était pas grave.
Et quand il allait la saisir, le tombeau s’est effrité, et Akasha avait commencé à douter.
Pour son ancien amour, il ne voulait pas faire ça…

Quoiqu’il en soit, elle avait tué Akasha.
La première personne à qui elle était réellement attachée.
Sur ses mains étaient encore présentes les tâches du sang du prêtre traître.
Ce sang séchés qui se mélangeait à cette eau coulant sur son visage et ses bras.

Elle pleurait. Première fois.
Et Hazama, seul survivant du Shichisei, ne s’en rendait pas compte.
Une voix résonna dans l’immeuble à l’abandon.


- Makina, tu ES vivante. Tu désires vivre comme une fille normale !


Désir…
Désir…


« Même si tu as eu une vie vide et triste, je peux sentir en toi ce désir d’être heureuse. »

Désir…
De la frapper…
De lui faire mal…


- Hoshimura…Makina…Hoshimura no musume…Korosu…

Hokuto se leva, un sourire machiavélique aux lèvres.

- Hoshimura Makina… Watashi wa omae no teki…Kimi wa Akasha no teki…TEKI DA !! murmura t-elle



Maybe with a love so great and a love so small
[Peut-être avec un amour si fantastique et un amour si petit]
Maybe I'll be left with no love at all
[Peut-être partirai-je sans amour du tout…]


Elle libéra un rire satanique, et se propulsa en avant, détruisant un mur, et attrapant la jeune fille aux cheveux violets au passage. Les deux mortes se retrouvèrent au sol, se frappant mutuellement.
Makina, tout en la frappant à grands coups de poing, criait à Hokuto qu’à présent, elle allait connaître la tristesse et la douleur.
Mais Hokuto la connaissait déjà.
…
…
A chaque coups, de grands hématomes se formait sur son visage. Se protègeant comme elle pouvait avec ses bras, la jeune Shikabane trouvait encore la force d’articuler entre deux éclats de rire.

- Akasha…No…Teki…
- JE SUIS VIVANTE !! VIVANTE, HOKUTO !!


…
Elle les détestait.
Tous.
Sans exception.
Sauf…Peut-être…
Lui.
Lui qui avait réussi à inclure un repère dans son esprit si flou.

- Aujourd’hui, nous allons disséquer des souris ! J’aurais voulu tenter l’expérience avec un rat en particulier, mais si je l’avais congelé comme ces malheureuses petites créatures, j’aurais été poursuivi en justice…Enfin bref.

Xerxes Break, jeune professeur de Sciences à la Vessalius Gakuen s’assit un coin de son bureau, et regarda sa classe constitué d’environ vingt-cinq étudiants avec son grand sourire habituel.

- Et si par malheur l’un de vous venait à se couper les veines après avoir fait mumuse avec les ciseaux se trouvant à droite de votre paillasse, il y aurait une chance sur vingt-cinq que je sois dans l’incapacité d’appeler les secours, et je devrais laisser le malheureux en question se vider de son sang…Ce serait dommage, n’est ce pas… ?

Vincent Nightray, assis à côté de son frère, marmonna d’un air las:

- Gil, c’est moi ou Xerxes-sensei a une dent contre moi ?
- Mais non, Vincent, tu te fais certainement des idées, il a toujours eu un sens de l’humour…Spécial.
- Ah…D’accord…Pendant un instant, je me suis posé des questions.