Mes petits z'écrits %)

I'm standing on a bridge
I'm waiting in the dark
I thought that you'd be here by now
There's nothing but the rain
No footsteps on the ground
I'm listening but there's no sound

- Ryôga ? Hé, Ryôga ?

Les garçon se retourna. Ses pupilles semblait dilatées, sûrement dû au fait qu'il avait beaucoup pleuré. Ukyo le savait.
Elle était en train de nettoyer son enseigne, devant le Utchan's, lorsqu'elle l'avait vu passé.

-...Quoi...?
- Houla, c'est moi ou t'as l'air encore plus déprimé que d'habitude ?
-...Je m'en vais. Pour toujours.

La jeune restauratrice soupira. Ryôga disait ça au moins une fois par semaine...

- Quoi, qu'est ce qui s'est passé cette fois...? Ran-chan a encore fait une blague de mauvais goûts ?
-...Non. murmura t-il. Puis après un silence, il continua à voix basse. Akané-san...Elle...Sait. Elle a compris...

Isn't anyone tryin to find me?
Won't somebody come take me home
It's a damn cold night
Trying to figure out this life
Wont you take me by the hand
Take me somewhere new
I don't know who you are
But I... I'm with you
I'm with you

Ukyo eût de lancer un " Pas trop tôt ! ", mais ç'aurait été trop cruel pour Ryôga. Akané Tendô était l'une des seules personnes à ne pas connaître le secret de métamorphose du garçon. Par respect pour lui, personne ne l'avait dévoilé, car Akané avait considéré " P-chan" comme son animal de compagnie...La lycéenne n'avait jamais fait les bonnes connections entre le petit cochon noir et l'adolescent aux yeux vert.
Mais...Il fallait bien se rentre à l'évidence, Akané n'étant par chance pas aussi stupide que Kuno ou Kodachi, elle avait fini par admettre la vérité.
...
Ryôga avait vraiment l'air dévasté. Akané était tout pour lui. Mais...Et elle...? Et Ukyo ? Ryôga la considérait-il au moins comme une amie ?
Elle devint rouge pivoine à peine après formulé cette pensée. Elle avait déjà Ranma, pourquoi voudrait-elle d'un naïf comme lui ?

-...Et tu vas aller où ? demanda t-elle simplement.
- En Chine. Je retourne à Jusenkyo pour me procurer de la Nannichuan...Je n'aurais pas la force de continuer à vivre avec cette transformation. Plus maintenant...Repenser à tout ces instants avec Akané-san ne m'apportera que du malheur...

I'm looking for a place
Searching for a face
Is anybody here I know
'Cause nothing's going right
And everythings a mess
And no one likes to be alone

Les yeux bleus d'Ukyo croisèrent les yeux vert de Ryôga. Comment pouvait-il dire ça ? Elle, elle avait vécu quelques mois une belle amitié avec Ranma, pour le voir partir comme un lâche, en la laissant comme s'il ne la connaissait pas. Depuis ses six ans, elle avait vécu seule, avait joué seule...Et lui...A cause de cette malédiction stupide...

- Explique moi au moins comment elle a compris.
-...Pffu...Tu soûles, je dois partir, moi...
- RACONTE OU JE TE FAIS FLAMBER !! hurla la gentille Ukyo en le pointant de sa spatule.
- ...Je te préviens, c'est assez...bête...comme accident...

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Un beau matin de fin juillet !
Les oiseaux chantaient !
Le soleil brillait !
Et Ranma version fille coursait Happôsai.
En effet, le petit vieux portait une bouilloire sur son petit crâne vide. Ne voulant pas que son disciple reprenne sa forme masculine, il avait sournoisement dérobé l'eau chaude.
Comme chaque matin, quoi...
Akané suivait Ranma de près, en hurlant que leur jeu débile avait assez duré. Profitant de cette merveilleuse ambiance matinale, P-chan se baladait dans le jardin, serein.

- Matte, matte, Ojiji ! hurla Ranma en plongeant pour arrêter le vieux.

P-chan se retourna, Happôsai trébucha...Et la bouilloire alla se renverser sur le pauvre petit cochon.

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- Ah ouais, c'est débile...Digne de toi...

-...Akané...-san...me déteste...

Isn't anyone trying to find me?
Won't somebody come take me home
It's a damn cold night
Trying to figure out this life
Wont you take me by the hand
take me somewhere new
I don't know who you are
But I... I'm with you
I'm with you

- Mais non...Je suis sûre qu'elle t'as déjà pardonné !
-...Je sais même plus combien de baffes elle m'a donné...Elle a dit que j'avais profité d'elle...Que j'étais qu'un lâche...Le pire, c'est qu'elle n'a pas compris que je suis resté près d'elle par amour...

Ukyo soupira. Apparemment, Akané était trop attardée pour assimiler deux éléments à la fois...Et c'était simplement à cause d'un incident stupide que Ryôga était dans cet état...
Enfin bon, il était connu pour dramatiser pour un rien...

- Je ne reviendrai plus jamais chez les Tendô. Ni à Nerima. Jamais. Après être redevenu un homme complet, j'irai refaire ma vie ailleurs.

La voix du jeune garçon était tranchant. Son amie sursauta. Elle comprenait parfaitement les sentiments de Ryôga, et lui, il voulait la laisser là ? Il se comportait comme Ranma...Exactement comme Ranma...Akané avait au moins raison sur un point: Ryôga était un lâche de première.

Oh why is everything so confusing
Maybe I'm just out of my mind
Yeah yeah yeah

-...Ukyo ? Heuuuuu...Tu fais quoi là ?
- ...Ben ça se voit, non ? Je me lève, je pose l'écriteau "Fermé" sur la porte de mon magasin. fît-elle en reliant la parole au geste.

It's a damn cold night
Trying to figure out this life
Won't you take me by the hand
take me somewhere new
I don't know who you are
But I... I'm with you
I'm with you

-...Mais pourquoi ? demanda le garçon, étonné.
- Ensuite, je vais dans mon magasin...Je sors mon stand à roulette...Je referme mon magasin...Et je t'attend. continua Ukyo sans avoir répondu à sa question.

Elle n'allait pas laisser cet abruti partir sans elle. Elle irait avec lui. Même si elle ne voulait pas le comprendre, inconsciemment, Ukyo tenait à Ryôga. Ils avaient beaucoup de points en commun, tout en se complétant l'un l'autre.

Take me by the hand
Take me somewhere new
I don't know who you are
But I... I'm with you
I'm with you


Après quelques longues minutes, Ryôga réalisa enfin ce qu' Ukyo voulait faire. Il la saisit par le bras.

- Emmener une fille jusqu'en Chine ? Nan mais t'es pas bien, toi ?!
- Si j'ai envie de venir avec toi, je le fais ! De toute façon, va pas te faire des idées, c'est uniquement pour le business ! Pis si t'y va seul, les sources seront asséchées avant que tu sois arrivé ! Allez, viens !

L'adolescent s'avança en ronchonnant, et se mit à pousser le stand avec la jeune fille aux yeux bleus.
Elle sera avec lui, qu'il le veuille ou non.
Quoi qu'il arrive...

Take me by the hand
take me somewhere new
I dont know who you are
but I... I'm with you
I'm with you
I'm with you...

- Gaito-sama, tadaima... !
- Si vous continuez d'être aussi familières avec moi, vous retrouvez votre forme originale sur le champs...
- D'accord, Gaito-sama...

Tout était comme d'habitude dans le château de Gaito. Les Princesses sirènes du Pacifique Sud et de l'Arctique étaient enfermées dans des tubes de verre, Gaito sirotait son...enfin, pour éviter une polémique interminable sur la nature du breuvage de Gaito, on va dire qu'il buvait. Point. Yuuri jouait à son piano, toujours la même mélodie, en boucle. Eriru, Izul et Maria préparait le repas de leur maître vénéré, et les Black Beauty Sisters venaient de rentrer.

Yokaze de kawakasu namida
[Tears drying in the night wind ]

Machi no akari mo hoshi ni mieta
[Also, in the street light, I could see a star ]

Gomen wo tsubuyaku koe wo
["Sorry" in a murmuring voice ]

Senaka de kiku to setsunai no
[Is painful to hear from the back ]


Mais les deux soeurs ne rentrait pas de n'importe où ! Elle rentrait d'une enième défaite contre les sirènes, les Dark Lovers étaient contentes de constater qu'elles n'étaient pas les seuls à se faire traiter d'incapables par un Roi des Panthalassiens en rogne.

- VOUS ÊTES LES SBIRES LES PLUS NAZES DE TOUTE LA TERRE !!
- Nous le savons et nous en sommes désolées, Gaito-sama...dit Sheshe à voix basse, aprouvée par sa petite soeur.
- Moi, je ne suis pas d'accord, Gaito-sama. s'écria simplement Eriru.
-...Q...QUOI ?!
- Y'a plus nul que nous: La Team Rocket dans Pokémon !! Leur boss aussi est souvent en colère contre eux ! Par exemple dans l'épisode 12...

Mais c'était le jour de chance de la fille aux oreilles de chat : Elle esquiva la sphère sombre de son maître, et eut la bonne idée de retourner dans sa chambre en courant.
Yuuri regarda Gaito tenter en vain de se calmer, Maria et Izul étaient choquées devant le vocabulaire qu'il employait en parlant de sa sbire preférée, et les Black Beauty Sisters souriaient malgré tout.

- Gaito-sama, même si nous avons perdu contre les sirènes, vous allez être content.
- J'en suis vâchement convaincu. ironisa Gaito.
- Ben...On se battait, mais y'a l'autre gamin qui aide les sirènes, là...commence Sheshe.
-...Il voulait les protéger, alors on a voulu le découper en rondelle...
-...Mais on a loupé, et on lui a seulement déchiqueté le bras.

Une fausse note.
Puis une autre.
Tous se retournèrent vers Yuuri.


Ayamaranaide
[Without apologizing]

Nakaseta koto wo
[The things that caused me to cry ]

Iiwake dekinai kimochi ni naru
[Have become the feelings that cannot be ignored]


Elle finit par se remettre à jouer correctement, mais de plus en plus lentement.
La petite démone se sentait mal, mais elle tenta de le cacher. Gaito se retourna vers les Black Beauty Sisters.

- Ouais, c'est génial, sauf que...Votre but, c'est de CAPTURER LES SIRENES et non d' ECLATER LES LARBINS !
-...Désoléééééées !

Yuuri se redressa lentement. Elle fixa son maître en évitant son regard perçant, pour ne laisser transparaître aucune émotion.
Ce qui apparemment avait raté.

- Gaito-sama...Je...J'aimerai sortir quelques heures...Je vais...Essayer de battre les Princesses.


Onna no ko uso-tsuki deshou
[The girl is probably lying ]

Kyuu ni anata wo kirai ni naru
[Suddenly, it has become that I don't like you ]

Otoko no ko tomadou deshou
[The boy is probably bewildered ]

Suki to tsugerare unazuite 'ta
[You were told that I love you, having nodded ]

Honki yo ...
[It's the truth ]

Sakki mo...
[Was some time ago]

Il vit bien que ni Gaito, ni aucune des autres personnes présentes dans la salle ne l'avait crue, mais sans attendre de réponse, elle partit de la salle du trône.
Silencieuse, elle traversa le château jusqu'à sortir.
Hippo était blessé.
Ou bien était-ce une blague des deux soeurs ? Oui, c'était sûrement ça. Il n'y avait pas d'autre solution.
...
Non. Même ces deux là n'aurait pas pû mentir de la sorte à Gaito, c'était leur maître, et elles étaient amoureuses de lui après tout. Comme les autres.
...Pourtant, Yuuri venait de mentir. Mais...Elle avait une raison...
Elle nageait vers la surface, sans se soucier de la fraîcheur de l'eau.
Le soir tombait lorsqu'elle arriva sur la plage...Cette plage...Peut-être qu'aujourd'hui, elle se serait sentie plus légère si elle n'y était jamais allée...

Riyuu wa kotaetaku nai
[I don't want to say the reason ]

Anata wa nani mo warukunai no
[It's not your fault ]

Ashita wa awazu ni itai
[I don't want to see you tomorrow ]

Wagamama datte wakatte 'ru
[It was selfishness, I understand]

Cet hôtel...
Chaque fois qu'elle et Hippo se voyaient, il descendait de cet hôtel...
Hippo...
Yuuri s'avança vers une des facades, et grimpa. Elle se hissa le long de la goutière, puis entra par la première fenêtre ouverte à sa portée. Elle se laissa retomber sur le parquet.
Tourna la tête.
Et se plaqua les mains sur la bouche pour ne pas crier.
Allongé sur son lit, Hippo ne l'avait pas encore remarqué . Les Black Beauty Sisters n'avaient pas menti : Elles lui avaient bien arraché un bras.
Le petit Gardien haletait sous la douleur, fermant les yeux pour ne pas voir le sang qui continuait d'imbiber ses draps, pourtant changés à peine une demi-heure par les Princesses.
Yuuri s'avança à petits pas, puis s'accroupit à côté du garçon, chercha à tâtons son bras restant, puis attrapa lentement sa main.


Nagareru hoshi ni
[A shooting star ]

negai wo hitotsu ...
[My only wish... ]

Sunao na watashi ni nareru you ni
[Is to become docile]


-...Y...Y...
-...Ne dis rien. C'est moi, je suis là, Hippo-sama...fit-elle d'une voix à peine audible.

Hippo avait tout juste trouvé la force de tourner la tête après avoir senti la main tiède de Yuuri dans la sienne et d'entrouvrir les yeux. La fillette aux cheveux verts le regardait, retenant ses larmes comme elle le pouvait.

-...Je resterai...avec toi...Seulement si tu me promet de ne pas te laisser mourir comme ça...Je ne veux pas que tu meures.
- Hé bah ma p'tite, t'apprendras que dans la vie, on a pas tout ce qu'on veut.

Les BBS étaient apparues derrière elle, en se téléportant. Yuuri fit volte-face, et toisa ses "coéquipières", mi-énervée, mi-effrayée. Hippo, lui, ne bougea toujours pas, mais l'horreur était évidente dans ses yeux.

-...Co...Comment ça ?
- Ben t'es bête ou quoi ? s'exclama Mimi. On va le tuer, c'est tout.
- Non !

Elle se redressa, et fit face aux soeurs, les bras en croix.

- Je te conseille de ne pas jouer à ça, Yuuri. siffla Sheshe.
- Gaito-sama a bien compris que t'allais faire des bêtises, alors ils nous a au moins demandé d'aller en finir avec le larbin, pour que les sirènes aient un moment de faiblesse. continua Mimi.
-...Mais...Hippo-sama...

Elle baissa la tête pour être sûre que personne ne voie à quel point il lui était dur de prononcer ces phrases.

- Hippo-sama...Va sans doute mourir dans peu de temps...Qu'est ce que ça changera, pour vous...Moi, je veux...Je veux qu'il ait une mort douce...Sans violence...


Onna no ko kizutsuku deshou
[The girl is probably hurt]

Koi no kobako wo waza to tojiru
[You closed the small box of love on purpose ]

Otoko no ko kanashimu deshou
[The boy is probably sad ]

Itsu mo yasashii anata da kara
[Because you were alwayys gentle ]

Kokoro ga itamu no...
[My heart hurts...]

- Pfff...Tu fais pitié, Yuuri...La vie ou la mort, peu importe.
-..."Consentir à autrui le pouvoir de vie ou de mort sur soi, ou se croire si au dessus de tout qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c'est quitter toute dignité, et laisser le mal devenir une valeur.." récita t-elle d'une traite, puis, elle finit sa phrase en se tournant vers Hippo, qui avait les yeux fixés sur elle depuis l'apparition des Black Beauty Sisters. " Pardon d'être, avec cet uniforme, du côté du mal. "

Il y eut un silence. Hippo essayait en vain d'articuler quelque chose, et Yuuri se retourna.

-...C'est quoi ces citations débiles ?! s'écria Mimi.
- Tu vas pouvoir rester avec ton larbin préféré, remercie-nous.

Les deux soeurs combinèrent leurs pouvoirs, et envoyèrent une sphère que Yuuri se prit de plein fouet, sans l'avoir vue arriver. Elle alla buter contre le rebord de la fenêtre, et sentit instantanément du sang couler depuis le haut de sa tête.

-...Je pensais que tu étais bien placée pour le savoir, gamine...Mais le mal est déjà une valeur, et depuis bien longtemps. dit simplement Sheshe avant de se téléporter avec Mimi.

Onna no ko uso-tsuki deshou
[The girl is probably lying ]

Kyuu ni anata ga koishiku naru
[Suddenly you become my love ]


Otoko no ko tomadou deshou
[The boy is probably bewildered ]


Suki to tsugerare nigedashite 'ta
[You were informed that I love you, and ran away ]


Honki yo ...
[It's the truth ]

Sakki mo...
[Was some time ago]

Dotchi mo...
[Which way also...]


La vision de Yuuri commençait à se brouiller, mais elle se redressa faiblement et retourna aux côtés d'Hippo. Celui-ci émettait quelques cris inaudibles.La tache de sang sur son lit s'était agrandie, mais il ne s'en souciait pas. La Dark Lover reprit la main du blondinet entre les siennes, et dit faiblement :

- S'il te plaît...Reste encore un peu...Pour les Princesses...Pour ceux qui tiennent à toi...Hippo-sama...

Elle posa sa tête sur les couvertures, et regarda une dernière fois le visage horrifié d'Hippo. Malgré la douleur, elle sourit. Juste pour l'inciter à en faire autant. Une dernière fois.

Nani mo iwazu ni sugu soba ni iru yo...
[Sans dire quoi que ce soit, je suis près de toi]
Donna toki mo...
[Toujours...]
Kanashii omoi wa sotto tsutaete yo...
[Dis moi gentiment tes pensées tristes]
Kiiteru kara
[Parce que je t'écoute...]



Haruhi Fujioka se tenait là, dans la cour. Elle regardait par une fenêtre, pensive.
La fenêtre du club de Kendo.
Comme tous les jours, à trois heures précises.
La jeune lycéenne ne savait pas pourquoi elle venait. Elle venait comme ça, sans but.
...
Juste pour voir un garçon pratiquer un sport de combat.
...Takashi Morinosuka.
Mori-sempai.




Umaku iezu ni kimi o komarasete...
[Si mon incapacité à m'exprimer...]
...Shimau no nara
[...Venait à te troubler...]
Hitomi o tojite sotto yudanete yo.
[...Alors ferme tes yeux, et parle moi doucement... ]
Dakishimeru kara...
[Et moi, je t'enlacerai...]





Tout les jours, la petite boursière prenait sa pause pour aller voir Takashi faire du kendo. Elle aimait voir ce petit sourire satisfait s'afficher du "Wild kei". Ce sourire qu'elle ne voyait jamais ailleurs que dans ces moments.
Elle aimait aussi voir Mitsukuni Haninosuka encourager son cousin, puis, finir par s'endormir blotti au fond de la salle.
...Peut-être avait-elle "flashé" sur Takashi...
...
Haruhi détestait ses expressions. Elle appréciait Mori-sempai, parce que -contrairement aux autres membres du Club- il ne passait pas sa vie à raconter n'importe quoi.
...Oui, c'était sûrement ça...



Sugite yuku kisetsu no naka de ima...
[ Dans les saisons passantes, maintenant...]
Kono mune ni tashika na mono wa hitotsu sa
[Il y a une certaine chose au fond de mon coeur.]





Les piaillements suraïgus des admiratrices tirèrent Haruhi de ses rêveries, et lui firent comprendre que le cours était fini.
Elle se passa la main dans ses cheveux coupés courts, et fit demi-tour.
..."Flashé"...
C'est sûr que ça n'allait pas être sur Tamaki qu'elle allait "flasher"...
"Le démon du bisou",
"Le baron du SM"
"Dono"
"Ze King"
Oui, tout ça, c'était Tamaki. En fait, il n'y avait que les clientes qui-pour de mystérieuses et obscures raisons- pouvaient craquer pour un type comme Tamaki.

- Tamaki-sempai no...




Anata o mamoru tame nara...
[S'il faut te protéger...]
Nani hitotsu oshiku wa nai
[Alors, je n'aurai aucun regret.]
Donna itami de mo boku ga kawaru kara
[Car je prendrai n'importe quelle douleur à ta place.]
Zutto soba ni iru yo
[Je serai toujours près de toi]



-...Itai yo...

Haruhi n'avait pas fait attention, et elle avait trébuché. Résultat: Elle s'était éclatée par terre et s'était tordue la cheville.
Elle se releva lentement, et retomba. Elle réessaya, et retomba encore.
A priori, ça ne servait strictement à rien.
Les membres du Club lui repprochait souvent le fait qu'elle soit têtue à ce point. Qu'elle veuille toujours affronter seule les situations dangereuses.

- Haru-chan ?
-...

La jeune fille se retourna après avoir entendu cette petite voix d'enfant si familière.





Kimi no kimochi ni kizukezu ni ita to
[Parce que quand j'ai appris ça, je n'avais pas compris tes sentiments...]
Shitta toki wa
[Je veux t'envoyer...]
Boku no chikara de dekiru koto subete
[Toute la puissance de mon pouvoir]
Todoketai kara
[Parce qu'à présent, j'ai toujours cette pensée en tête]





- Ho...Honey-sempai...Mori-sempai...balbutia Haruhi.
-...
- Haru-chan, t'es tombée ? T'as bobo ? demanda le petit garçon de 17 ans avec sa maturité légendaire

Mitsukuni Haninosuka, dit Honey et Takashi Morinosuka dit Mori. Les deux terminales du groupe. Le petit Honey était, comme toujours, porté par son cousin. Le regard de Takashi restait sans expression quand il pencha la tête vers Haruhi, ce qui n'empêcha pas cette dernière de rougir brusquement.

- Takashi, tu vas porter Haru-chan, nee ? On va monter au Club, et Tama-chan et les autres vont la soigner, nee ?
- Honey-sempai...C'est pas la peine...C'est juste ma che...
- Mitsukuni a raison,coupa Takashi. Avec ta cheville dans cet état, tu n'arriveras pas à faire dix mètres. Haruhi.

La lycéenne resta sans rien dire quelques secondes. C'était rare que Mori-sempai dise son prénom, et encore plus qu'il s'exprime autrement que par monosyllabes.




Itsu datte kimi to hohaba awase
[Je serai toujours à tes côtés...]
Kore kara mo kawaranai omoi ga aru kara
[Car cette pensée ne me quitte plus...]
Dakishimeta sono nukumori ga
[Alors, que la chaleur de notre étreinte...]
Itsumademo kienai you ni
[Soit éternellement en nous...]
Koboreta namida wa boku ga nuguu kara
[Je serai là pour essuyer tes larmes]
Zutto soba ni iru yo
[Toujours près de toi]





Et sans plus d'explications, Takashi souleva Haruhi de terre pour la prendre sur ses épaules, avec Honey.

- Waaah, Takashi, t'es foooooort ! Tu peux nous porter, Haru-chan et moi, et t'es pas fatigué ! Le kendo, ça rend fort !
-...Oui.
- J'pourrai aller te voir, avec Lapinou, pendant ta prochaine compétition ?
-...Oui.

Le trajet jusqu'au bâtiment sud d'Ouran se poursuivit ainsi, Honey parlant sans cesse, Mori répondant toujours "oui". Haruhi détestait se faire aider ainsi par les autres, mais elle n'aimait pas le faire savoir. Aussi se laissa t-elle porter jusqu'à la troisième salle de musique, au dernier étage.




Anata o mamoru tame nara
[S'il faut te protéger...]
Nani hitotsu oshiku wa nai
[Alors je n'aurai aucun regret]
Donna itami de mo boku ga kawaru kara
[Car je prendrai n'importe quelle douleur à ta place]
Zutto soba de hohoendete
[Toujours,souriant, près de toi]




- Tama-chan, Kyou-chan, Kao-chan, Hika-chan, nous voilààààààà ! piailla Honey en descendant de son cousin.
- OH, HARUHI !!!!! PAPA EST SI HEUREUX !!

Tamaki, alias "Ze King" alias "Papa" ignora son petit supérieur et fonça vers Haruhi. Le jeune Français s'arrêta devant Mori.

- Haruhi ! Que fais-tu sur Mori, descends vite faire un câlin à Papa !!
-...J'suis tombée...J'peux pas marcher...marmona t-elle simplement.
- T'ES TOMBEE ?!?! MAMAN !! cria t-il en direction de Kyouya.
- Oui, Papa ? répondit l'interessé en rajustant ses lunettes.
- NOTRE FILLE EST TOMBEE ! C'EST HORRIBLE !! APPELLE LE SAMU, LES POMPIERS !!
- Not' frangine s'est fait mal ? demandèrent les jumeaux en coeur.
- OU SONT LES GÂTEAUX, J'AI FAIM !! hurla Honey, à la masse.

Takashi resta, comme toujours, silencieux, et Haruhi se dit que Takashi Morinosuka était VRAIMENT le seul membre du cercle à avoir toute sa tête...
Etait-ce faux, à vrai dire ?



Dakishimeta sono nukumori ga
[Alors, que la chaleur de notre étreinte...]
Itsumademo kienai you ni
[Soit éternellement en nous]
Koboreta namida wa boku ga nuguu kara
[Je serai là pour essuyer tes larmes]
Zutto soba ni iru yo
[Toujours près de toi]

Je m'appelle Mitsukuni Haninozuka. J'ai tout juste huit ans. J'ai les cheveux châtains clairs et les yeux couleur chocolat.
Je vis dans une grande maison. Avec un Dojo. Oto-sama dit que j'en suis l'héritier...Mais...
...
Je n'ai pas très envie...
Mon petit frère en a envie, lui...Très envie.
Yasuchika...Chika-chan...Il a trois ans de moins que moins que moi. Quand je le dis, personne n'y croit. C'est vrai que je fais encore un peu petit...
Oto-sama m'a emmené chez un médecin spécialisé, une fois. Il a dit que je serais toujours petit en taille...Moi, je m'en fiche...
Je m'en fiche d'être petit, fluet et immature. Sauf que Oto-sama ne s'en fiche pas.


Aujourd'hui, il nous a fait venir, Chika-chan et moi, dans le salon. Il voulait nous parler. C'est la première fois depuis longtemps...Comme il le répète souvent: "Les combattants ne doivent pas perdre de temps à parler entre eux, ils doivent s'entraîner." ...

- Sumimasen, Oto-sama...

Avant que mon père ne commence à parler, Chika-chan l'interrompit. Je voyais très bien cette lueur démoniaque dans son regard. Mais...Pourquoi...?...Chika...-chan...

-...Pourquoi est-ce Mitsukuni qui héritera du Dojo ? Il ne respecte aucune des règles qui sont imposées aux combattants. Il a certes du potentiel, cependant...

Chika-chan...Même en baissant la tête, je pouvais sentir ton regard méprisant...Tu es donc jaloux à ce point ? ...Pourquoi...Tu as à peine cinq ans, et tu t'exprimes déjà avec tant de maturité...Mais...Je suis l'aîné. C'est moi qui doit hériter, même si je ne veux pas. Gomen, Chika-chan...Gomen...

-...Cependant...Il s'arrête chaque soir, au retour de l'école, à la boulangerie pour s'acheter des sucreries. Il dort avec un lapin et néglige ses entraînements. Ce n'est pas un comportement digne de l'héritier d'un Dojo tel que le nôtre.

Je n'ai pas cherché à éviter la violente giffle que me donna mon père. Me contentant simplement de passer ma main sur ma joue endolorie et de retenir mes larmes. Chika-chan me regardait avec ce qu'il voulait faire passer pour de l'indifférence. Mais au fond, je sais que tu ne voulais pas dire ça, Chika...Je le sais, petit frère...

-...Mitsukuni.

La voix grave de mon père me tira de mes rêveries. Je savais déjà ce qu'il allait me dire, mais je hochai la tête lentement.

- Tu agis comme un faible. Tu sais que tu ne dois jamais céder à la tentation, tu dois rejeter tout ce qui te détourne des arts martiaux. Yasuchika est déjà bien plus viril que toi. La virilité est la seule chose qu'il te manque, mais sans elle, tu ne deviendras jamais un vrai combattant.

Mais...Je ne veux pas...Je ne veux pas devenir un vrai combattant...J'aime les arts martiaux, mais je ne pourrais jamais vivre sans Usa-chan ou mes gâteaux...

- Ton oncle va nous rendre visite cet après-midi. Je compte sur toi pour ne pas lui montrer cette attitude déplorable qui déshonore la famille Haninozuka. En attendant, va t'entraîner à la falaise, ça ne te fera pas de mal.

...Sans rien dire, je me lève, passant à côté de Chika-chan et de mon père. Je voudrais tant leur dire que je n'ai que huit ans, qu'à mon âge, on n'a pas besoin d'être mature et viril, qu'on ne doit pas faire d'entraînement aussi dangereux, pratiquant d'arts martiaux ou pas...
Avant de sortir, je vais dans ma chambre. A première vue, elle paraît sobre et vide. Pourtant, seuls Chika-chan et moi connaissons son véritable contenu: Je cache mes peluches, Usa-chan et mes draps colorés sous mon armoire, et ne les sort qu'à la tombée de la nuit, lorsque tout le monde est couché.
Lentement, je me met à quatre pattes, et passe mon bras sous l'armoire. J'en extirpe un petit lapin rose en peluche...Usa-chan...Mon Lapinou...Je le prend dans mes bras, et le serre aussi fort que je peux.
Usa-chan est la seule personne à laquelle je peux raconter ma journée sans me faire crier dessus.
Oui, je considère Usa-chan comme une personne...

Après m'être rapidement changé pour enfiler mon kimono,je me relève et sors de la maison. L'entraînement aux falaises...
Le but de cet entraînement est d'améliorer la vitesse et les reflexes. En gros, il faut sauter de rocher en rochers sans tomber.
Sans se tuer oui.
Je tiens toujours mon lapin contre moi. Il m'accompagne toujours lorsque j'ai peur de faire quelque chose. Comme si l'esprit de Oba-chan vivait en lui.
L'esprit d'Oba-chan et aussi celui de...
Maman...Oka-san...
...
Lorsque ma grand-mère a cousu Usa-chan, j'étais à côté d'elle. Je devais avoir trois ans...Ce jour là, Oba-chan a dit que j'étais comme ma maman: Doux et gentil. Que je ne blesserai jamais quelqu'un pour rien.
Mon père n'aimait pas qu'elle me dise ça. Il affirmait que ça allait nuire à l'éducation qu'il voulait me fournir.
Maman ne disait trop rien...Elle voulait me laisser suivre la voie que je voulais.
...Et puis...
Quand Chika-chan est né, Maman est montée au Ciel juste après. C'est ce que l'infirmière à la maternité m'avait dit. Oto-sama ne m'avait rien dit du tout.
J'aimais beaucoup Maman...
Oba-chan aussi l'aimait beaucoup...C'est sûrement pour ça qu'elle est morte aussi, quelques mois plus tard...
J'ai beaucoup pleuré. Mais pas devant Oto-sama, non. Il ne voulait pas de ça chez lui. Il disait que les Haninozuka ne doivent pas laisser les émotions prendre le dessus. Mais je n'y arrive pas.
...
Mais je n'en veux pas à Chika-chan d'avoir mit fin à la vie de ma maman et indirectement à celle de ma grand-mère. Chika-chan est mon frère. Mon petit frère...Je l'aime beaucoup.
J'aimerai bien que ça soit réciproque...

Une fois arrivé au bord des falaises, je posai Usa-chan sur l'heure, prit mon élan, et sautai sur une plate-forme rocheuse.
...J'avais peur...
Je n'avait pas le courage de m'entraîner maintenant.
Si je ne le faisait pas, Oto-sama ne s'en rendrait jamais compte...
Je fis un pas pour retourner à mon point de départ, mais mon pied glissa.
J'ai basculé en arrière, mais je me suis rattrapé d'une main. Mes jambes battaient dans le vide.
...J'ai eu très peur...Je voulais pas mourir...Ouin...Ouiiin...Usa-chaaaan...

-...Tiens bon.

...C'était quiiiiiiiiii ?
Je connaissais pas cette voix...Une voix d'enfant...Mais tellement grave...
J'ai fermé fort mes yeux, et j'ai senti qu'on me soulevais.
Brusquement, j'ai rouvert les yeux.

- Tu vas bien ?
-...Vouiiiiii...

C'était un garçon qui m'avait ramené sur la terre ferme. Un garçon aux cheveux noirs et aux yeux couleur acier.
Il faisait au moins deux têtes de plus que moi.

-...Tiens. dit-il en me tendant quelque chose: Mon Usa-chan que je serrai dans mes bras une seconde plus tard.
- Usa-chaaaaaaan...
- Tu l'avais laissé tomber.
-...Arigatoooooooo...C'est quoi ton noooooooom ?
-...Takashi.

Takashi.
Takashi, boku no nakama. Je l'avais décidé sur le champ qu'il serait mon n'amiiiiiii !
Je lui répondit avec un grand sourire:

- Moi c'est Mitsukuniiiiiiii !

Je ne me sentait vraiment plus triste avec lui. Même s'il ne parlait pas beaucoup, je pouvais sentir qu'il était en réalité quelqu'un de très ouvert...

-...Mitsukuni...Tu as tâché ton kimono en tombant. murmura simplement Takashi en se baissant pour essuyer la terre avec sa propre manche.
-...Taka...Shi...

Quelqu'un de silencieux, mais affectueux.
Une personne à laquelle on s'attache tellement vite, sans s'en rendre réellement compte...
C'est fou ce qu'il me rappelait...


" Mitsukuni-kun...Tu t'es encore mis du gâteau partout...Allez, viens, je vais t'arranger ça."

" -Mitsukuni-kun, bientôt, je vais accoucher et tu auras un petit frère. Je compte sur toi pour être gentil avec lui.
- Et si il m'aime pas ?
- Alors je viendrais vous aider.
-...Arigato Oka-san ! Daaaaaaisukiiiiiii ! "




Oka-san...
...
Maman...

-...Takashi...Ta...Ka...
-...Oui ?

Il s'était relevé et me fixait d'un air un peu étonné. Je pris la manche de sa chemise, et la serra fort.

-...Reste avec moi. Onegai...
- Mitsukuni...
- Takashi...Boku no...Nakama...Onegai...
-...Mitsukuni.

Takashi posa sa main libre dans mes cheveux qu'il ébouriffa affectueusement.

-...On verra.

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- Mitsukuni...Je te présente Takashi Morinozuka. Il a ton âge.

Takashi est...Mon cousin...Je savais même pas que j'avais un cousin...Oto-sama ne me parlait jamais de sa famille.
Nous sommes à présent réunis. D'un côté Takashi, son petit frère Satoshi, et leur père, de l'autre, Oto-sama, Chika-chan et moi.
Takashi est en face de moi. Je voudrais dire quelque chose, mais j'y arrive pas...
Mais mon cousin prend la parole avant moi, et se tourne vers son père et le mien.

- Oto-san...Haninozuka-sama...J'ai une faveur à vous demander.
-Vas-y, Takashi-kun.

Le garçon aux cheveux noirs me regarde un instant. Un regard déterminé. Un regard signifiant clairement "Ne t'inquiète pas. Tout ira bien à présent". Puis, il reprend:

- ...J'aimerais devenir le protecteur de Mitsukuni.

Takashi...
Boku no nakama...
Arigato, Takashi...
Arigato...



*-*-*-*-*- 7 ans plus tard *-*-*-*-*-*

Le jeune homme blond pouffa de rire devant le petit regard naïf et sans défense de Mitsukuni. Il ouvrit ses yeux bleus, et fixa le garçonnet.

- Je suis désolé de te dire ça, mais te voiler ainsi la face revient à te fuir toi-même...Tu sais...Je ne suis point expert en arts martiaux, mais la vraie force, quelle est-elle ?
-...

Tamaki Suo gardait les yeux posés sur son aîné, Mitsukuni Haninozuka. Le petit lycéen ne répondit pas, ne semblant pas comprendre le sens de la question. Tamaki finit par répondre, toujours avec son air amusé:

- A mon avis, la vrai force...C'est d'affirmer ce que l'on aime...Vivre dans la joie sans se soucier de ce que pensent les autres de nous...Tu ne crois pas ?

Mitsukuni resta sans réagir. Il ne connaissait Suo-kun que de vue. Celui-ci était venu lui proposer -certes à brûle-pourpoint- de former un club avec lui. Un club où il pourrait passer son temps à jouer avec des peluches et à manger des gâteaux...Il était très tenté...Mais...La promesse qu'il avait faite à son père, quelques semaines plus tôt...

-...Je reviendrai te voir, Haninozuka-sempai !

Tamaki déposa la marionnette en forme de lapin qui lui avait servie à attirer Mitsukuni derrière le Dojo dans les mains de son camarade. Puis, toujours aussi amusé, il partit, laissant un petit garçon perplexe.

- Hosuto Bu...Da yo nee...? Ca a l'air intéressant...Peut-être. dit-il de sa petite voix d'enfant.

Adossé contre le coin du mur, Takashi observait Mitsukuni. Un léger sourire se forma sur ses lèvres.
Il avait bien fait de parler de son protégé à Suo. Ce jeune homme avait sû trouver les mots que lui-même n'arrivait pas à dire à Mitsukuni...
Takashi savait que Mitsukuni était le seul à pouvoir déterminer la voie qu'il souhaitait prendre...
Mais cela ne voulait pas dire qu'il était obligé d'être tout seul pour la chercher...
Takashi veillait toujours sur Mitsukuni...
Comme une mère veille sur son enfant...

Nos mondes sont totalement différents. Mais ce n'est pas grave.
Je t'aime pour ce que tu es, et pas pour l'endroit d'où tu viens.
Quand je te vois suivre les tiens, la tête baissée, j'ai mal pour toi.
Ton visage a l'air constamment triste, voire effrayé. Les autres ne savent que te craindre ou te fuir.
Mais pourtant...Les tiens sont tes amis. Même s'ils ne le montrent pas, tu es leur amie.
Et puis...
Moi aussi, je suis là, tu sais...
Une main pour t'aider, et un sourire pour te consoler. Tout cela paraissait si naturel, pour moi.
Mais pour toi, c'était tout nouveau.
...
Tu m'as promis de faire des efforts. Des efforts pour tenter de changer celle que tu es.
Mais tu as du mal.
Je le sais.
Parfois, je te vois pleurer. On me dit que tu pleures à cause de moi et de nos deux mondes si différents. Excuse moi...
Je vois tes pleurs...
Mais j'ai aussi vu ton sourire.
Tu es si belle quand tu souris.
...
Je suis les miens, tu suis les tiens.
C'est triste mais c'est comme ça.
Tu vois les miens, je vois les tiens.
Et nos regards se croisent.

- Taki-san...Taki-san !!

La vieille femme se pencha vers le petit garçon. A cinq ans, le petit gardien des Scellés gardait toujours ce regard candide et assez naïf. Taki avait laissé le garçonnet garder le Portail depuis quelques jours -c'était le devoir de Hippo après tout- mais était-ce vraiment une bonne idée d'imposer cette vie au blondinet ? Etait-ce une bonne idée de le maintenir éternellement si près d'un des deux derniers Panthalassiens?
Aujourd'hui, Hippo s'était approché d'elle, mais ce n'était pas avec ses habituels "J'ai faim...Donne moi quelque chose...". Non, aujourd'hui, il avait l'air réellement troublé et inquiet.

-...Taki-san...Je comprend pas...De...Depuis quelques mois, y'avait un petit poisson qui descendait jusqu'ici pour jouer avec moi...Et puis...

Le petit blondinet ne pleurait pas. Mais il semblait se retenir. Surtout lorsqu'il montra à la vieille voyante ce qu'il tenait dans ses mains: Ledit poisson -une sorte de merlan brunâtre- , immobile, les yeux vitreux.

- Et puis ce matin, quand je me suis réveillé...Il ne bouge plus Taki-san ! On dirait qu'il ne m'entend plus ! Pourquoi, Taki-san, POURQUOI ?!
- Hippo...

Elle passa sa main dans les cheveux blond du Gardien. Il n'avait que cinq ans, et ce concept lui était encore inconnu. Nerveusement, Hippo leva les yeux, espérant que Taki le rassure, lui dise que le poisson allait se réveiller, qu'il faisait simplement la sieste...

-...Il ne se réveillera pas...Son âme est déjà ailleurs, il ne peut plus te voir, ni t'entendre...Il est mort.
-...
- Cela arrive à tout le monde, Hippo...Tout le monde meurt un jour ou l'autre...dit-elle, en essayant de ne pas brusquer le garçon.
-...Alors...A quoi bon...?

Hippo caressa le poisson du bout de ses doigts. Sa voix tremblait légèrement.

- A quoi bon tisser des liens avec les autres...Alors qu'à un moment ou un autre, on souffrira car la vie nous aura séparés ?
- Hippo...
- Je ne veux pas...Je préfère vivre sans personne si c'est comme ça la vie...

Taki déposa le merlan plus loin, et prit Hippo par la manche. Elle avait raison. Rien qu'en voyant l'air interdit du Gardien, elle pouvait savoir que ce n'était pas bon de le laisser comme ça, éloigné de tous. Après tout, il était presque dans les mêmes conditions que le petit Panthalassien enfermé dans le château: Obligé de passer sa vie au même endroit, parce que cela avait été décidé. Il ne fallait pas qu'en grandissant, Hippo ait la même vision du monde que le démon.

-...Je ne veux...pas m'attacher aux autres...Plus jamais...Je ne veux pas...être forcé de me séparer de ceux que j'aime. bredouillait le Gardien des Scellés, pendant que Taki guidait ses pas maladroits.




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- SARA !!
- Sara...A décidé de retourner avec Gaito...

Hippo, sous sa forme d'Hippocampus, ne bougeait plus. Il voyait la sirène Orange s'éloigner lentement, en direction du château qui coulait lentement.
Il voyait quatre poissons la suivre...
...
D'après ce qu'il avait compris, Gaito avait usé de ses pouvoirs pour transformer de simples poissons pour en faire des "humaines"...
Les Dark Lovers...
Yuuri...
Yuuri allait retourner dans les profondeurs marines pour retrouver son maître...
Sans un regard pour lui...?
...

- Je savais que ça allait arriver, se dit-il intérieurement. Je n'aurais jamais dû m'attacher à elle...ça n'a engendré que de la douleur...

Cependant, il ne se sentait -comme il l'avait imaginé- désemparé à ce point là.
Certes, c'était une séparation...
Mais peut-être n'était-elle pas définitive...