Challenge numéro 3: Votes

Quelque part dans une petite station de métro, leurs regards se croisent, un bref instant seulement. A peine un instant.
Depuis quelques années, quand la Princesse Outremer de l’Océan de l’Atlantique Sud voit Mitsuki-sensei, elle a l’impression que l’automne est là. Le vent se fait plus froid, les feuilles semblent tomber des arbres, l’atmosphère plus lourde…
Elle frissonne.
- Hanon ? Nous allons être en retard à l’anniversaire de Luchia.
- J’arrive, mon chéri. Tu n’as pas oublié le cadeau, j’espère ?
Elle se retourne, souriante comme jamais, et, en croisant le regard de Nagisa Shirai, elle retrouve le printemps…

C’est l’hiver. Letasu sourit en finissant de coudre une poupée, puis descend en bas de son immeuble. Elle a promis à son frère de jouer avec lui dans le froid…
Ils font une bataille de boules de neige, et, malgré sa très grande maladresse, elle gagne. Un vent semble détourner toutes les attaques de son frère et mener les siennes à la victoire…
En haut de l’immeuble, Paï sourit. Même de loin, voir Letasu lui suffit. Alors il répond à Kisshu, et prépare un nouveau plan pour détruire tous ces misérables humains.

Paï note que Letasu n’est pas exactement humaine.

Les cerisiers sont fleuris. Ils sont côte à côte, elle dit quelque chose de drôle, il en rit. Il choisit la plus belle fleur sur un des arbres et le glisse dans les cheveux de la rousse. L’autre s’échappe, disparait. A lui de la retrouver.
Il cherche mais ne trouve pas. Des voix dures lui ordonnent de s’en aller. Il n’a rien à faire ici.
Il comprend que le rêve est de retour. Il ne la trouvera pas, il le sait.
Et il s’éveille, tremblant de rage. Mikel secoua la tête et se recoucha, essayant d’oublier jusqu’au nom de Seira…

Elle a vingt cinq printemps maintenant. Le nom est bien choisi, on approche du mois de mai. Lui a à peine dix neuf ans. Comme s’il avait jamais eu une chance avec elle…
Il secoue la tête et se concentre.
Elle est belle, tout en blanc. Elle va se marier aujourd’hui. Elle est heureuse. La preuve, elle sourit tout le temps, sans raison particulière. Elle est enfin heureuse.
Sans lui.
Parfois, il a des regrets. Parfois.
Mais il n’a jamais, jamais de remords d’avoir ôté sa mémoire à Sara. Elle est mieux sans moi, se répète Gaito. Mieux sans moi.

Il a froid. L’automne est fini, l’hiver a commencé. Il a froid.
Il les entend, tous autour de lui. Le sale rat, son frère, Ojô-sama, la Clef de l’Abysse… Ils le fatiguent tous. Il veut qu’ils se taisent. Et que l’hiver le recouvre, lui, le démon aux yeux rouges.
Il veut mourir. Rejoindre l’Abysse. Disparaître. Mettre fin à cette suite de désastres.
- Xerxès nii-san ?
Ojô-sama. Il voudrait être désolé. Il ne l’est pas. Mais, alors qu’elle veut repartir, il se raccroche à sa main. Partir pour l’hiver, d’accord, mais pas tout seul.
Il ne l’a que trop été…

Il disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"

L, a 22 ans, tu paraissais avoir déjà tout vu, tout vécu,
et vouloir à jamais porté seul le fardeau de ton passé.

Il disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"

Tu m’as laissé entrer dans ta vie, je pensais pouvoir t’aider,
te réapprendre à vivre et à aimer, même si cela devait passer par une confrontation avec ton passé,
même si je te le faisais revivre...


Il disait que vivre était cruel
Il ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises

Tu me repoussais, tu rejetais mon amour qui t’effrayait,
car je te faisais te sentir à nouveau vivant,
quelqu’un qui aime et qu’on peut aimer, qui peut donc souffrir…
Jamais je ne t’aurai fait souffrir, L.

Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur

J’ai cru que mon amour te sauverait, j’ai cru qu’en songeant à quel point je t’aimais tu resterais,
pour moi, je pensais t’avoir convaincu que sans toi, je n’étais rien…
j’ai voulu croire que cette seule raison te maintiendrait en vie.

Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là

J’avais mal, de plus en plus mal en traversant les rues…
pourtant cette douleur dans ma poitrine et ce froid n’était pas seulement ceux de la ville…

Le soir où il a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc

Je suis arrivé trop tard…

Il a sûrement rejoint le ciel
Il brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises

Rien ne sera jamais plus jamais pareil, L.

Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur

Mon cœur est vide, mes yeux sont secs… je suis morte avec toi ce soir-là…

Il a sûrement rejoint le ciel
Il brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises

Un hiver éternel s’est installé dans mon cœur, L. La neige ne cessera jamais plus d’y tomber…

Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.