Les malheurs de Gaito

J’étais jeune. A peine un enfant. Je ne connaissais rien à la vie, à l’amitié et à l’amour.
Puis tu es apparue devant moi.
Je n’aurais jamais cru voir autre chose que ce château que je détestais pour ce qu’il représentait. Cette prison au fond de l’eau, où personne ne viendrait me chercher.
J’avais tort.
Qui l’eût cru ?
Pas moi en tout cas.
Et pourtant tu es venue.

Staring out at the rain with a heavy heart
It's the end of the world in my mind
Then your voice pulls me back like a wake up call
I've been looking for the answer
Somewhere
I couldn't see that it was right there
But now I know what I didn't know

J’ai repris courage.
Le monde extérieur m’est apparu dans toute son horreur et sa méchanceté.
Tu avais le double de mon âge, mais ça ne me dérangeait pas. Je ne savais pas ce que je sais maintenant.
Deux anges de la nuit marqués par la peine et la haine.
Deux démons sombres, liés par un destin si semblable que c’en est troublant.
J’en voulais à la terre entière de t’avoir blessée sans bien m’en rendre compte.
J’ai grandi bien trop vite, et pourtant je suis encore un enfant perdu sans toi.
Je voulais devenir fort pour te protéger et te rendre heureuse. Sans savoir pourquoi.

Because you live and breathe
Because you make me believe in myself when nobody else can help
Because you live, girl
My world has twice as many stars in the sky

Le monde ne peut que blesser.
C’est ce que nous pensions tous deux à chaque instant. Je te voyais si triste et ça détruisait mon cœur d’enfant. Je t’aimais déjà tellement.
J’étais vivant juste pour toi.
Si tu étais repartie je me serais éteint comme une bougie qu’on souffle après que vienne l’heure de s’endormir.
Tu as fait fondre, un à un, les remparts de mon cœur. J’aurais tout fait pour toi.
J’ai détruit, tué, commis tant d’atrocités pour toi. Pour toi… Je suis un lâche pour tendre des prétextes imbéciles entre moi et la réalité.
J’étais à découvert, je ne savais plus quoi faire. Je tentais de te retenir en faisant tout ce que tu voulais.
Peut-être n’était-ce pas la solution, puisque tu m’as trahie.
Ai-je le droit de dire cela ? Je suis trop misérable pour que tu t’intéresse à moi.

It's alright, I survived, I'm alive again
Cuz of you, made it through every storm
What is life, what's the use if you're killing time
I'm so glad I found an angel
Someone
Who was there when all my hopes fell
I wanna fly, looking in your eyes

Personne n’a jamais voulu de moi.
Même les Dark Lovers ne m’aiment pas réellement, puisque ce sont des poissons que j’ai transformés.
Ce n’est pas de l’amour, juste de la reconnaissance.
Mon frère me déteste et il a raison. Je ne mérite pas qu’on pose le regard sur moi, je suis tellement mauvais.
Toi non plus tu ne m’aime pas.
C’est normal.
Je vais mourir seul comme je suis né. Seul avec ma haine et mes regrets.

Because you live and breathe
Because you make me believe in myself when nobody else can help
Because you live, girl
My world has twice as many stars in the sky
Because you live, I live

J’ai tout perdu pour en avoir trop voulu.
Je voulais te donner l’impossible en retour de tout ce que tu m’as donné, je n’ai pas réussi.
J’avais une raison de vivre, je l’ai perdue, autant rester avec ce château et mourir.
Être enfin libéré des tourments de cette vie misérable qui ne mérite pas et ne méritera jamais d’être relatée, même comme exemple à ne pas suivre.
J’ai trop souffert du fait que tu m’aie humanisé, que tu m’aie apprivoisé.
L’amour n’apporte que des souffrances, et j’en serai peut-être libéré en mourant.
Voler au dessus de toi comme un ange gardien et veiller sur vous tous. Je suis prétentieux n’est ce pas ? Je l’ai toujours été. Trop.
Pourtant c’est ce que je voudrais.

Because you live there's a reason why
I carry on when I lose the fight
I want to give what you've given me always

Je ferme les yeux.
Je vais mourir.
Je n’entends que le bruit des plafonds qui s’effondrent et une chanson.
Une chanson ?
Je rouvre les yeux et aperçois une silhouette qui vient vers moi.
Je dois rêver, c’est impossible.
J’arrive à peine à prononcer ton nom et à te demander pourquoi.
Tu me réponds que tu seras toujours avec moi.

Because you live and breathe
Because you make me believe in myself when nobody else can help
Because you live, girl
My world has twice as many stars in the sky

Je n’ose pas y croire.
Tu es revenue pour trouver la mort à mes côtés ?
C’est un rêve qui va s’éteindre à mon réveil, dans les enfers s’ils existent.
J’ai du m’évanouir.
Et pourtant je me rapproche de toi, brisé. Je n’ai d’autre solution.
J’ai trop attendu pour tout te dire, et même si c’est un rêve, j’ai besoin de me confier à toi.
Comme je l’ai toujours fait.
Je suis plus grand que toi, et j’ai pourtant six ans de moins.
Et pourtant tu m’as toujours écoutée, comme une mère.
Mais je t’aime différemment.
Je t’aime tout court.

Because you live and breathe
Because you make me believe in myself when nobody else can help
Because you live, girl
My world has everything I need to survive

Je te sers dans mes bras et je te murmure je t’aime.
Nous resterons toujours ensemble, toujours.
Je te murmure que je t’aime.
Ce que tu me réponds achève notre vie et scelle notre destin.
« Suki yo. »
« Je t’aime. »

Because you live, I live, I live

Noir.
Noir.
Blanc.
Il ouvre les yeux.
Quelque chose à changé.

Il a six ans. Enfermé depuis sa naissance dans ce château, il s’est habitué à la pénombre et à la solitude. La seule chose dont il est sur, c’est son nom.
Gaito.

Blanc.
Blanc.
Noir.
Elle ferme les yeux
Quelque chose à changé.

Elle a treize ans. Princesse sirène rejetée par celui qu’elle aime, elle veut mourir. Elle veut tout oublier, jusqu’à son nom. Son nom…
Sara.
Un éclair d’or scintilla au fond de l’eau. Intriguée, elle plongea et alla le chercher. C’était une grande clef, avec un hippocampe sculpté. La clef des Scellés… Elle la saisit et continua de nager vers les grandes profondeurs. Une grille apparut devant elle. Le château maudit… Elle introduisit la clef dans la serrure. Elle hésita. Si elle faisait ça, elle… Elle deviendrait maudite elle aussi, sans espoir de retour. Elle tourna la clef. Elle hésita encore. Puis ses derniers doutes tombèrent et elle poussa la lourde grille.
Elle entra dans le château.
Sa queue de sirène devint deux jambes d’humaine. Elle ne voulait plus être une princesse, juste changer. Recommencer. Autre chose, ailleurs.
Un bruit.
Un enfant, curieux et timide.
Il avait les cheveux gris et des yeux mauves pleins d’appréhension. Il devait avoir à peine six ans. Il semblait intrigué par la jeune fille qui vit soudain ses cheveux oranges virer au noir. Elle regarda le garçon. Il la regarda.

Noir profond.
Ou bien…
Blanc éclatant.

Ils ne veulent plus mourir, ni l’un ni l’autre.
Ils veulent vivre.
Parce qu’ils ont trouvé leur raison de vivre.

Kaito me tend la plume, je ne lis pas ce qu’il a écrit.
Je n’en ai pas besoin.
Moi aussi j’ai des choses à écrire, à dire, bien que je pensais vous détester, comment détester deux enfants malmenés par la vie ? Je ne pensais jamais dire cela, mais mous me manquez tous les deux.
Tous les deux vous me manquez réellement, sans que je sache pourquoi.
Pourquoi suis-je si touchée, je n’en sais rien.
Ce que je sais en revanche, c’est que mes larmes et ma douleur se mêlent pour écrire cette nécrologie imbécile qui vous déclare bien morts et nous seuls.
Seuls avec les regrets.
Vivants.
Vous vivez en nous, dans nos souvenirs, notre cœur. Une personne ne meurt vraiment que lorsque tout le monde l’a oubliée. Et on ne vous oubliera pas.
Juré !
Sara. Bien que Sera ait pris la place de Princesse de l’Océan Indien, bien que j’ai porté sa perle avec la mienne tout ce temps, je me sens tellement plus proche de toi. Peut-être parce que c’était encore la tienne. Peut-être parce que nous nous ressemblons, au fond. C’est ce que je crois.
J’ai pleuré et je t’ai appelée ce jour là.
Je t’ai appelée avec force, pour te ramener vers la vie, la vie et à Mitsuki-sensei tu tenais tant. Et pourtant, je ne sais pas exactement pourquoi…
Tu ne m’as pas entendue.
Tu n’as pas voulu m’entendre.
Sans doute parce que la voix de l’amour te portait.
J’ai l’impression de devoir te remercier.
Pourtant ce serait tellement égoïste.
Sans toi je n’aurais sans doute jamais rencontré Kaito et combattu son frère. Jamais ressuscité Aqua Regina, jamais peut-être connu Hanon et Lina. Il y a tant de choses que je n’aurais pas faites sans toi.
Sans toi j’aurais été tellement différente…
Gaito. Bien que vous m’ayez fait pleurer, moi petite sirène rose, que je vous ai battu plusieurs fois, que je n’ai jamais réussi à vous comprendre, vous me manquez. C’est dur à croire, hein ? Et pourtant…
Le frère de celui que j’aime.
L’ennemi le plus sérieux que nous ayons connu.
C’est ainsi que je vous voyais jusqu’il y a peu de temps. Jusqu’à il y a peu de temps…
Je vous vois différemment à présent. Comme un adolescent de mon âge, qui a vécu six ans enfermé dans un château, seul, puis avec une jeune sirène au cœur brisé durant encore six ans. Je comprends tant de choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence il y a un an.
J’ai mûri.
Nous ne sommes jamais tout blancs ou noirs, mais il y a des nuances dans le gris.
Je vous pensais noir je l’avoue, mais en fait…
Vous étiez argenté, de cet argent dont on forge les plus solides épées mais aussi les plus beaux bijoux.
Tout simplement...

Gaito : Répète lentement, Eriru. Tu as quoi ?
Eriru : J’ai commandé des cours de cuisine par correspondance, Gaito-sama ! Comme ça on pourra manger plein de trucs différents et ce sera plus Izul qui fera la cuisine !
Sara : C’est peut-être pas une mauvaise idée…
Gaito : Oui mais, des cours de cuisine, pour Eriru ? Ce sera encore pire que maintenant…

Ce qui avait déclenché un tel bazar, c’était un gros paquet posé dans l’entrée à moitié dévastée du château. Déjà quelques jours auparavant, Eriru avait invité une de ses cousines, Auri, a l’aider à faire des chocolats. Gaito et Sara avaient à peine eu le temps de la faire vider les lieux après la deuxième explosion. Raison pour laquelle le jeune garçon se sentait très méfiant devant la nouvelle lubie de sa folle de sbire. Et se sentait très tenté de l’envoyer au diable avec ses cours de cuisine.
Seulement, Izul n’était pas exactement un cordon bleu.
C’était plutôt le contraire.

Yuuri : Moi aussi je veux apprendre à cuisiner !
Maria : J’en ai marre de jeûner, ça m’intéresse aussi. Et Izul a bien besoin de séances de rattrapages.
Izul : De quoi ? Je cuisine très bien ! Si vous voulez je vous prépare un diner ce soir très spécial !
Maria, Yuuri, Eriru, Sara et Gaito : NOOON !
Gaito : Je crois qu’on va le faire, ou on va tous finir empoisonnés, et vu l’intelligence de mon frère et des princesses, ils auront besoin de nous…
Eriru : OUAAIS !

Elle déballa le paquet, en sortit deux livres et une ribambelle d’ustensiles, et assez d’ingrédients pour faire une douzaine de gateaux.

Maria : J’imagine qu’on peut remercier la science d’Eriru pour la proportion des ingrédients…
Yuuri : Pour une fois que tu dis pas de bêtises…
Maria : Oh toi la gamine, tu la mets en veilleuse !
Yuuri : Pas envie !
Sara : Je vous conseille de vous calmer ou il va y avoir une autre explosion, et pas d’Eriru si vous voulez mon avis.

Les yeux de Gaito étaient en train de virer au noir.

Yuuri : Euh… Excuse moi Maria.
Maria : Non, non, c’est moi, Yuuri…

Elles se répartirent en équipes, vu que Gaito venait de partir s’enfermer dans sa chambre en grommelant contre ses imbéciles de sbires.

Maria : Yuuri, tu mets beaucoup trop de sucre !
Yuuri : Y a marqué un paquet de cent grammes alors je mets le paquet !
Maria : Oui, mais ton paquet il fait cinq cent grammes.
Yuuri : Ah…

Eriru : C’est quoi des œufs Izul ?
Izul : Ce sont des ovales blancs avec un cœur jaune et des coquilles beiges.
Eriru : D’accord je vais les mettre dedans.
Izul : Enlève la coquille d’abord, imbécile !

Sara : … Si le château n’explose pas avant la fin de la journée, ça relève du miracle…
Gaito : Euh… Sara ?
Sara : Gaito, je croyais que tu ne voulais pas faire de la cuisine ?
Gaito : Ben, en fait… Je ne sais pas…
Sara : Qu’est ce que tu ne sais pas ?

Il devint écarlate.

Gaito : Je… Ne sais pas cuisiner… Oh et puis zut, je retourne dans ma chambre moi.
Sara : Et tu veux que je t’apprenne, c’est ça ? Bon, viens, on va faire un gâteau, comme ça tu pourras l’envoyer à ton frère…
Gaito : AH NON NE ME PARLE PAS DE CET IMBECILE !
Sara : Mon œil…
Gaito : Bon euh… On le fait ou pas ce gâteau ?

Une heure plus tard.

Izul&Eriru : Gaito-sama, goûtez notre gâteau !
Maria&Yuuri : Non, goûtez le notre d’abord !

Le gâteau de Maria et Yuuri était blanc de farine, comme si elles avaient renversé le paquet dessus, ce qui n’étai pas faux. Celui d’Eriru et Izul n’était pas mieux : Il ressemblait à un pneu crevé en vert brillant. Gaito eut soudain envie de retransformer toutes les Dark Lovers.

Gaito : Lâchez moi les baskets imbéciles ! J’ai un truc à faire.

Il sortit du château et siffla un poisson qui passait par là.

Gaito : Va porter à Kaito Domoto, il devrait être en train de surfer à l’heure qu’il est, comme d’habitude… Pour lui, ça ne vient de personne, c’est un cadeau a-no-ny-me compris ?

Le poisson hocha la tête et partit avec le paquet en forme de rose. Si Kaito ne devinait pas, les Princesses lui diraient.
Que son frère est toujours là pour veiller sur eux.
Même si lui-même ne l’avoue pas forcément.

- Dans une taverne du vieux Londres
Où se retrouvaient des étrangers…
Nos voix criblées de joie montaient de l’ombre
Et nous écoutions nos cœurs chanter…
C’était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel…
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeunes et l’on croyait au ciel…

Yuuri dormait. Enfin, essayait. Une étrange sensation de vide au bas-ventre l’oppressait. Incapable de fermer l’œil, elle se leva et sortit discrètement de sa chambre. Elle marcha jusqu’à la salle du trône, et, sans bien savoir pourquoi, elle entra.
Et crut que son cœur allait s’arrêter de battre.
Hippo gisait là, au cœur d’une mare de sang.
Sans réfléchir, elle se mit à courir et s’agenouilla auprès du corps du jeune blond. Elle le secoua un moment, sans prendre garde aux larmes qui roulaient sur ses joues et tombaient sur celle du Gardien des Scellés. Sa voix s’emmêlait, elle ne parvenait plus qu’à balbutier des paroles inutiles, serrant le tissu de la tenue d’Hippo entre ses petites mains.

- Hippo-sama… Je t’en prie, ouvre les yeux… Dis quelque chose… Ne pars pas, reste avec moi, tu n’as pas le droit de partir sans moi… Je ne veux pas… Hippo-sama…
- Tu perds ton temps, il est mort.

Elle se retourna et aperçut Gaito, un sombre sourire aux lèvres et les bras croisés. Son épée était encore couverte de sang écarlate. Son cerveau refusait de lui obéir, elle n’arrivait plus à formuler aucune pensée. Un seul mot franchit ses lèvres, et encore :

- Pour… Quoi ?
- A ton avis ?
- A… A cause… A cause de moi… Ce n’est pas… A cause de moi ?
- Tu es douée, dis moi …

Elle cligna des yeux. C’était de sa faute si celui qu’elle aimait… ? Impossible, elle ne voulait pas le croire. Elle ne pouvait pas. Elle fixait son maître d’un regard vide, incapable de comprendre. Une voix aigue réussit pourtant à la faire réagir :

- Yuuri… San…
- Hippo-sama ?

Elle se retourna et le vit les yeux a peine entrouverts. Elle continuait de pleurer. Lui souriait d’un air triste. Le jeune garçon avait tenu la mort en échec pour revoir une dernière fois celle qu’il aimait.

- Yuuri-san… Suki yo… Daisuki… Wata… Watashiwa wasurenai…

Elle le prit dans ses bras, ses bras minces et pâles d’enfant, baissant la tête vers lui. Usant de ses dernières forces, il leva lentement la tête et l’embrassa pour la première et l’unique fois de leurs vies.
Puis sa tête retomba, sans vie
Le sang qui continuait de couler de sa blessure imbibant la robe de la petite démone de la mer.

- Tu devrais le lâcher, tu vas salir ta robe Yuuri.

Il avait dit ça sur un ton gentil, comme pour l’aider. Mais ce n’était que moquerie.
Elle reposa le corps d’Hippo au sol.

- Puis sont venus des jours de brume
Avec des bruits étranges et des pleurs
Combien ai-je passé de nuits sans lune
A chercher la taverne dans mon cœur ?
- C’est ton oraison funèbre ?

Le ton de Gaito avait légèrement changé, passant de l’insinuation amusée à l’ouverte ironie. Mais elle ne voulait, ne pouvait pas l’écouter. Elle ferma les yeux.

- Tu ne m’amuse plus. Adieu.
- Et maintenant je suis devant la porte
De cette taverne où tu ne viendras plus…
Et la chanson que la nuit m’apporte
Mon cœur déjà ne la reconnait plus…
C’était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeunes et ON CROYAIT AU CIEL !

Elle avait hurlé les derniers mots. La jeune fille étreignit Hippo et ne bougea pas. Elle ne bougea pas non plus quand la sphère violette la foudroya, ne cria pas. Elle murmura uniquement quelques mots à celui qu’elle enlaçait pour la dernière fois.

- Hippo-sama… Suki yo… Itsumademo… Su… Suki yo…

Elle retomba en arrière, ses bras frêles toujours autour du jeune garçon. Son âme pure la quitta avant qu’elle n’eut touché le sol.
Eternellement ils seraient ensemble.
Ensemble, pour jamais.

Tes derniers mots ont été : « Je t’aime. »
Tu avais seize ans.
Tu avais seize ans et tu t’es battu pour moi. Je ne t’avais pourtant rien demandé. Tu l’as fait et tu en es mort.
Je ne connaissais pas bien mes sentiments à ce moment là.
Pourtant, quand je t’ai vu étendu, les yeux fermés, la poitrine écarlate, j’ai hurlé ton nom.
Je me rends compte à présent, les signes ne trompaient pas.
Je t’aime.
Je n’ai jamais pu te dire ces mots. Toi si. Je ne voulais pas les entendre, et pourtant tu les as dit tant de fois. Tant de fois je t’ai repoussé, sans comprendre les éclairs qui me traversaient.
C’était pourtant le signal de : « Je veux être avec toi. »
Je n’y comprenais rien, j’étais triste, j’avais mal.
J’avais trois ans de moins que toi, j’étais jeune. Les évènements m’ont forcé à grandir pour écrire ces mots que je laisserais sur ta tombe. Ta tombe d’un blanc nacré, où seuls Pudding, Létasu, Paï, Taruto et moi poserons des fleurs.
Des fleurs blanches, synonymes de liberté, qui protégeront ton âme des tourments qui existent peut-être après la mort.
Je voudrais tellement retourner en arrière…
C’était pourtant, quand on y pense, la seule issue possible.
Je n’aurai jamais pu te suivre et condamner à la destruction pure et simple ma planète et ses habitants. Jamais je n’aurais pu t’avouer mon amour.
Personne ne sait pourquoi le cristal d’eau bleue ne t’a pas ressuscité comme Paï et Taruto. Je me pose toujours la question en observant le ciel de ma fenêtre, qui est aussi noir que mon cœur.
Aoyama n’est plus le même, il a changé avec la disparition du Deep Blue. Il s’est éloigné de moi, et a disparu sans laisser de traces.
Avant, j’aurais été complètement effondrée, plus maintenant. J’en suis arrivée à la conclusion que je ne l’aimais plus.
Pire, que je ne l’avais jamais aimé.
Nous avons longtemps cherché ton corps, mais c’est moi qui l’ai trouvé. Tu étais allongé sur un toit, le même toit ou tu m’as emmené pour obliger Aoyama à se transformer et amorcer sa métamorphose en Deep Blue.
Si seulement tu n’étais pas mort pour moi…
J’aimerai tellement te revoir, t’entendre…
« Salut, koneko-chan ! »
« Ichigo m’appartient ! »
« Tout est de ta faute, Ichigo ! »
« J’ai compris que tu ne m’aimais pas. »
Comme tu te trompais…
« Sayonara, Ichigo. »
Je ne veux pas te dire adieu… Je ne veux pas rester seule à avancer… Je veux te rejoindre, à n’importe quel prix.
C’est à ce moment là que j’ai compris pour la première fois…
Tes yeux suppliants, pleins d’espoir et de tristesse.
« Je t’aime. »
Je t’aime.
C’est comme ça que j’ai su la vérité.
Je t’aime.
Tout simplement.
Je veux te rejoindre, attends moi, n’essaie pas de me semer. Je ne veux pas rester en vie.

« Cette personne s’est sacrifiée pour celle qu’il aimait… L’élue de son cœur s’est suicidé en laissant comme seule lettre : Ne choisis jamais de mourir pour celui que tu aime, tu dois vivre pour le protéger. »

La radio était allumée… Je l’éteins.
Je sors et je vais voir la chambre ou Wesley t’a posé, dans un magnifique cercueil de verre.
Je prends le couteau.
Il serait tellement simple d’abandonner, de mourir, de te rejoindre…
Je me mets à chanter, chanter pour toi. J’espère que cet air parviendra jusqu’à toi. Je chante ma douleur, mes larmes, mon amour enfin. Je chante mon espoir fou à l’annonce de la résurrection de Paï et Taruto, mon désespoir et ma colère quand j’ai compris l’abominable vérité. Je chante mon horreur pour la vie et mon envie de mourir.
Je rapproche le couteau de ma gorge.
« Tu dois vivre pour le protéger. »
J’éloigne le couteau et je m’éloigne de ton cercueil, vers la vie.
J’ai posé la question à Wesley, pour la radio. Personne ne l’avait allumée. Alors, peut-être était-ce toi ?

Sur Létasu etPaï.
Je ressemble beaucoup à Létasu d'après mes amies donc, maintenant je me sens plus proche d'elle^^ Comme de toute façon j'aime bien les cyniclons^^




Létaçu : Il neige...
Elle marchait lentement, un léger manteau sur ses épaules. Elle aurait pu venir en bus, mais elle voulait faire le chemin à pied. Tête baissée, ses larmes coulaient à flot.

Flash Bach :

Létaçu : Une sœur jumelle? Morte à la naissance ?
M. Midorigawa : Oui... Elle aurait dû s'appeler Ménô*. Les médecins ont décrété qu'ils ne pouvaient sauver qu'une seule d'entre vous et...
Létaçu : Pourquoi... Vous ne me l'avez jamais dit ?
Mme Midorigawa : Nous pensions te le dire à tes dix ans, mais vu l'attitude protectrice que tu avais avec ton frère... Nous nous sommes demandé comment tu vivrais cette épreuve... Et puis tu es tombé sur cette photo.
Létaçu : Vous comptiez me le dire quand ?
M. Midorigawa : Et bien...
Létaçu : Elle est enterrée où ?
Mme Midorigawa : Dans le cimetière le plus proche, pourquoi ?
Létaçu : Parce que je sors !

Elle partit en larmes.

Fin du Flash Bach

Elle poussa la vieille porte rouillée et continua son chemin entre les tombes, ralentissant de plus en plus.

'' Pourquoi je me sens si mal ? Je ne l'ai jamais connue... Et pourtant j'ai le sentiment que je n'ai pas su protéger un proche... ''

Elle aperçut un nom. S'approchant, elle lut l'inscription :

Ménô Midorigawa, 1995-1995. **

Létaçu : Ménô...

Elle s'allongea sur la tombe, ignorant les rafales de vent de plus en plus fortes et les gifles de neige qui lui rougissaient les joues.

Létaçu : Ménô...

Elle ferma les yeux, et resta là, allongée.

______ Paï ______

Taruto : Je m'ennuie... On voit rien avec toute cette neige !
Kisshu : C'est pas drôle... J'vais combattre les µµ, ça me calmera !
Taruto : Je viens ! Et toi, Paï ?
Paï : ...

'' Que se passe-t-il ? Je me sens mal... Comme si quelque chose de grave allait arriver...''

Taruto : Pa-aï ?
Paï : Allez y sans moi... Je dois faire quelque chose.
Taruto : Tant pis pour toi ! On y va, Kisshu ?
Kisshu : Oui !

Ils se téléportèrent. Paï soupira.

Paï : Quels gamins...

Il sortit lui aussi de la base et survola Tokyo. Au moment où il survolait un cimetière, son impression s'accrut. Il se rapprocha et remarqua une forme allongée sur une tombe. Plissant les yeux, il reconnut Létaçu et sursauta.

''Qu'est ce qu'elle fait là, elle est folle ? S'endormir dehors par ce froid, c'est la mort assurée !''

Il se rapprocha, puis s'arrêta.

'' Je ne devrais rien faire... C'est une ennemie, je devrais être content qu'elle meure... Alors pourquoi est ce que je me sens comme ça ? C'est... Je n'arrive pas à comprendre...''

Le plus calculateur et froid des cyniclons restait là, indécis. Il avait de plus en plus mal au cœur, comme si une part de lui n'était pas d'accord avec ses pensées. Il l'avait déjà remarqué auparavant, lors des rares combats contre la jeune fille, mais jamais à ce point. Incapable d'attendre plus longtemps, il se posa à côté d'elle. Avec peine à cause du vent et de la neige, il déchiffra le nom inscrit sur la tombe :

Paï : Ménô Midorigawa, 1995-1995. Elle aurait le même âge que Létaçu... Et elle a le même nom... Une cousine ? Une sœur ? De toute façon, je ne peux pas la laisser comme ça... Même si je ne sais pas pourquoi.

Il la prit dans ses bras et se téléporta dans la maison abandonnée à côté du cimetière. Il la savait abandonnée car il avait projeté d'installer leur repère là avant de trouver un meilleur site. Il monta dans l'unique chambre, à l'étage, secoua le matelas et y installa la µµ. Il alla chercher deux couvertures dans une armoire et l'en recouvrit.

Létaçu : Ménô...

''Elle se réveille ? Vite ! Je dois me cacher...''

Il se téléporta derrière l'armoire, coincé dans l'étroit espace entre le mur et le meuble.

______ Létaçu ______

Létaçu : Ménô...

Elle se redressa brusquement. Elle n'était plus sur la tombe de sa sœur, mais dans un lit, sous deux couvertures. Elle se leva et alla à la fenêtre. La neige ne tombait plus sur le cimetière.

Létaçu : Qui a pu me porter ici...

' Listen to your heart...'

Létaçu : Mon téléphone ?

Elle lut rapidement le texto inscrit.

' Vite les cyniclons attaquent on est au Tokyo Dôme on est en mauvaise posture on a besoin de toi...'

Létaçu : Je... Je dois les aider !

Elle partit en courant vers le Dôme, inconsciente de l'ombre qui la suivait. A peine arrivée, elle vit une attaque de Taruto foncer sur Ichigo et Minto.

Létaçu : µµ Létaçu, METAMORPHO-SIS ! Ribbon Létaçu RUSH !
Ichigo : Létaçu !

Elle réussit à dévier l'attaque. Paï apparut à côté de ses deux amis.

Taruto : Tu faisais quoi ?
Paï : Si tu ne tiens pas à ce que je t'appelle Taru-Taru comme une certaine µµ de ma connaissance, tu ne dois pas chercher à le savoir...
Kisshu : Et si c'est moi qui le demande ?
Paï : Je me débrouillerais pour que tu ne puisses plus revenir sur terre...
Kisshu&Taruto : Ok, ok, t'es pas drôle Paï...

Létaçu se sentait très mal. Elle voulait protéger ses amies mais... Elle n'avait même pas pu protéger sa propre sœur, alors comment ? Soudain un prédasite apparut et immédiatement les cinq µµ se mirent à suffoquer. Pudding se mit à tousser de plus en plus fort.

Zakuro : Plus... D'oxygène...
Pudding : Besoin... D'air...
Ichigo : Je ne tiens plus debout...
Minto : Moi non plus...

Les cinq filles s'effondrèrent les unes après les autres.

'' Je savais bien... Que je n'étais pas assez forte... Pour les protéger... ''

Létaçu : Ménô... J'aurais tant voulu... Te voir...

Son corps se mit à briller de mille feux, éblouissant les cyniclons. L'air redevint respirable pour les µµ presque aussitôt. Elles se relevèrent lentement, la toux de Pudding s'arrêta.

Kisshu : Quoi ?
Taruto : Comment elles ont fait ?

Une sphère bleutée jaillit de sous le sol et se plaça dans les mains de Létaçu. Hébétée, la jeune fille resta là à la contempler.

Létaçu : Le µ-Aqua...
Paï : ...
Taruto : On va pas la laisser faire !
Kisshu : Dragon Swords !
Paï : Non !

Il se téléporta et para l'attaque.

Taruto : Paï, tu fais quoi ?
Kisshu : Depuis quand tu protège les µµ ?
Paï : Depuis que Létaçu-san à une meilleure raison que nous d'avoir besoin de ce cristal.
Ichigo : Létaçu-san ?
Taruto : Depuis quand tu l'appelles Létaçu-san ?
Létaçu : Paï-san...
Paï : ...

Sans répondre, il attrapa la main de Létaçu et les téléporta. Ils atterrirent dans le cimetière. Etonnée, la jeune fille se retourna pour poser une question au cyniclon, mais il avait disparu.

Létaçu : Paï-san...

Pourquoi la ramener ici, puis disparaître sans tenter de lui prendre le µ-Aqua ? Elle baissa les yeux et remarqua une tombe devant elle. C'était la tombe de Ménô Midorigawa. La tombe de sa sœur jumelle.

Létaçu : Le µ-Aqua, qui peut régénérer n'importe qui et n'importe quoi... Est-ce que c'est ça que tu voulais dire, Paï-san ? Si c'est ça... C'est lui qui m'a porté dans la maison abandonnée ? Et... Pourquoi a-t-il fait tout ça ? Je croyais qu'il me détestait, mais...

Elle resta quelques minutes perplexe. Puis elle prit une décision. Elle se mit à genoux devant la tombe et posa le µ-Aqua dessus. La sphère bleutée s'enfonça dans la pierre, libérant un éclair de lumière qui l'éblouit et la fit fermer les yeux. Quand elle réussit enfin à les rouvrir, une jeune fille était assise devant elle, un sourire aux lèvres, lui tendant ses lunettes, qu'elle avait dû oublier la première fois qu'elle était venue. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, a part que ses cheveux était courts et ses yeux plus clairs que les siens. Elle était habillée exactement comme Létaçu. Celle-ci lui prit doucement les lunettes, puis se décida à lui parler :

Létaçu : Mé... Ménô ? Tu es vraiment ma sœur, tu es vraiment Ménô ?
Ménô : Bah, oui, qui veux tu que ce soit d'autre ? Je suis Ménô Midorigawa, mais comment m'as-tu sauvée ?
Létaçu : Eh bien... C'est grâce à quelqu'un de très bien, il s'appelle Paï-san. Je pensais qu'il me détestait, mais en fait... Je n'en sais rien !
Ménô : S'il t'a aidée, c'est qu'il n'est pas si méchant que ça !
Létaçu : Tu dois avoir raison...

Les larmes lui montèrent aux yeux et elle fondit dans les bras de sa sœur. Celle-ci essya ses larmes en lui souriant. Létaçu sourit à son tour.

Létaçu : Tu peux partir devant ? J'ai un truc à faire, je dois remercier quelqu'un... Pour aller à la maison, il te suffit de tourner à gauche à la sortie du cimetière, puis tout droit jusqu'à une porte rouge foncée, tu tapes le code 2d43s et tu racontes tout à mes parents.
Ménô : Tu crois qu'ils ne penseront pas que c'est une supercherie ?
Létaçu : Ils sont très gentils, ils y croiront, j'en suis sûre !
Ménô : D'accord, j'y vais.

Une fois seule, la jeune fille renversa sa tête vers les étoiles. Paï était il là haut à l'observer ? Sa planète tournait elle l'une des millions d'étoiles qu'elle voyait ? Le cyniclon lui semblait beaucoup plus proche tout à coup. Elle sourit malgré le froid et le vent, et murmura quelques mots :

Létaçu : Arigato, Paï-kun.

Puis elle courut rejoindre sa sœur.

______ Paï ______

Caché par la lumière des étoiles, il entendit cependant les mots prononcés par la µµ. Il en fut quelque peu surpris, puis sourit. Il vit la jeune fille courir vers sa jumelle, heureuse. Il n'avait plus mal au cœur. Il se sentait bien. Comme en réponse, il murmura lui aussi une phrase :

Paï : I want just to protect this girl and her smile...



* Ménô : Agate
** Dans cette fic Létaçu à treize ans et Paï dix huit. Ils ont cinq ans de différence, donc leur relation est plus grand frère tite soeur %).

If I must never see you
If I must be alone for ever
I prefer death with you now
I prefer death with you now

I won't to say you goodbye
I won't to live without you
I know you
And I understand your choice

If I must never see you
If I must be alone for ever
I prefer death with you now
I prefer death with you now

You are my other half
I can't be without you
I am not interesting in the life
If you are not with me

If I must never see you
If I must be alone for ever
I prefer death with you now
I prefer death with you now

Traduction approximative:

Si je ne dois jamais te revoir
Si je dois rester seule à jamais
Je préfère la mort avec toi maintenant
Je préfère la mort avec toi maintenant

Je ne veux pas te dire au revoir
Je ne veux pas vivre sans toi
Je te connais
Et je comprends ton choix

Si je ne dois jamais te revoir
Si je dois rester seule à jamais
Je préfère la mort avec toi maintenant
Je préfère la mort avec toi maintenant

Tu es mon autre moitié
Je ne peux pas être sans toi
Je ne suis pas interressée par la vie
Si tu n'es pas avec moi

Si je ne dois jamais te revoir
Si je dois rester seule à jamais
Je préfère la mort avec toi maintenant
Je préfère la mort avec toi maintenant

Je me souviens du premier jour où je t'ai vue
Tu étais en train de sourire
Remember the day
Et maintenant que je vais mourir
Tu pleures, petite fille perdue

Je ne te connaissais pas
Je croyais en mes rêves
Remember the feelings
Je t'ai vue comme un cadeau, une fève
Je ne pensais pas que ça se passerait comme ça

J'ai tenté de me faire pardonner
De briller une fois au moins à tes yeux
Remeber the boy
Mais j'ai perdu, c'est malheureux
Mais te voir encore une fois c'est bien assez.

"I needn't you in my life forever
I can live without you
You are an alien
I hate you"

I think this last days
I don't think this now
When you die
Why I feel bad?

I never think I love you
I never think I need you
But now
But now
I don't know

I miss you
I really miss you
I see the starry sky
Are you on one star I see
I want to meet you again
I really want to see you again
I fall in love with you

Traduction:

"Je n'ai plus besoin de toi dans ma vie pour toujours
Je peux vivre sans toi
Tu es un cyniclon
Je te déteste"

Je pensais les jours d'avant
Je ne pense plus cela maintenant
Quand tu es mort
Pourquoi je me sentais si mal?

Je n'ai jamais pensé que je t'aimais
Je n'ai jamais pensé que j'avais besoin de toi
Mais maintenant
Mais maintenant
Je ne sais pas

Tu me manques
Tu me manques vraiment
Je regarde le ciel étoilé
Es tu sur une des étoiles que je vois?
Je veux te rencontrer à nouveau
Je veux vraiment te voir encore une fois
Je suis tombée amoureuse de toi

Les temps reflètent
La folie des humains
L'étang reflète
Juste sa main
Dans la mienne glissée

Paroles chuchotées

La lune brille de tout son éclat
Tu lui souris comme à une très grande amie
J'aimerai que tu me souris comme ça
Que j'ai une place dans ton coeur, même pas plus grande qu'un trou de souris
Tu chantes une chanson

Sans paroles, juste des sentiments transformés en sons

Les temps reflètent
La folie des humains
L'étang reflète
Juste sa main
Dans la mienne glissée

Instant partagé

Le grincement d'une balançoire
Où tu t'es assise dans le passé
Cet étang est un miroir
J'y vois mon noir passé étalé
J'ai envie de l'oublier et de mourir

Mais ce qui me retient, c'est ton rire

Les temps reflètent
La folie des humains
L'étang reflète
Juste sa main
Dans la mienne glissé

Amour inavoué...

Joie
Un rire clair qui traverse le temps et l'espace
Je suis avec toi
La vie n'est parfois pas cocasse
Mais il suffit d'en rire
Pour éteindre le pire

Quand la vie est trop noire
Quand s'éteint tout espoir
Je préfère fermer les yeux
Me laisser emporter par un flot de musique
Glisser dans un rêve en couleurs, blanc, rouge, vert, jaune et bleu
Dormir pour tout oublier
L'espace d'une nuit, ton nom, ton sourire et ta façon de m'appeler

Je ferme les oreilles aux voix
Je voudrais te rejoindre, juste pour être avec toi

Quand la vie est trop sombre
Que je n'aperçois même plus ton ombre
J'ai continué de marcher
Alors que tu t'es arrêté
Les larmes coulent, je ne peux plus rien arrêter
Je cours en t'appelant mais tu ne m'entends plus, je n'en finis plus de pleurer
Je tombe et je retombe sur un chemin que je ne veux plus suivre
Ma voix que tu disais d'or est devenue de cuivre

La fleur qui grandissait en moi tandis que tu m'aimais
S'est fanée quand tu m'as quitté

Je suis au dessus du vide, je vais tomber
Je veux mourir pour te rejoindre et rester avec toi une éternité
Je saigne de l'intérieur de ne plus être avec toi
Je tends le pied au dessus de la route, très en dessous de moi
Nous
Tu ne diras plus jamais ce mot si doux
Une voix m'appelle. Je me retourne mais, trop tard, je tombe en arrière
Ma vie se finit, quelqu'un pleure sans que je l'entende, je suis sur une civière

Je suis morte d'avoir trop aimé
Même pour rejoindre la personne que tu aime, ne fais pas comme moi, vis pour la protéger.

Une mélodie...
Je joue du piano.
Je ne me préoccupe pas du dehors, je veux juste jouer, toute seule, ombre parmi les ombres du château de Gaito.
Je n'entends rien, ne vois rien.
Je ne fais que jouer et rejouer le même morceau, comme une prière.
Car ce soir Hippo est mort.
Il est mort brutalement, et je n'a rien pu faire. J’étais derrière lui, mais je n'ai pu le protéger. N'a pas su le protéger.
Je suis si faible…

**

Les Princesses se battaient contre le Roi des Panthalassiens, toutes les six. Mais elles perdaient malgré leur lutte, inexorablement. Hippo les protégeaient comme il pouvait, mais il ne faisait pas le poids face à leur ennemi. Hippo perdait du terrain…

- Alors, Gardien des Scellés, on fatigue ?
- Jamais… Vous ne les toucherez… Jamais… Je vous en empêcherai… Jamais je ne vous laisserai faire…
- Et comment comptes-tu t’y prendre ? Tu es trop faible pour me battre… Je me demande pourquoi les Princesses ne t’ont pas encore chassé…
- Je ne suis pas faible… Et je vais vous le prouver…
- Pourquoi as-tu besoin de faire des preuves si tu y crois ? Pauvre larbin…
- … Parce que… Il y a des gens qui comptent sur moi… Les Princesses… Et aussi… Je ne peux pas les décevoir…
- Ce n’est pas une question de décevoir ou pas… Tu n’es pas à la hauteur, c’est tout…
- …

Le petit blond se précipita sur le Panthalassien, clef en avant, et tenta de le frapper. Mais Gaito para le coup et envoya Hippo au sol. Gaito appela les Dark Lovers.
Seules trois sbires répondirent à l’appel.
J’étais à découvert, en train de secouer doucement Hippo pour qu’il se réveille.
Je crois que ça a fait sourire mon ancien maître.

- Eh bien, Yuuri ?
- Hippo-sama… Réveille-toi…
- Yuu… Yuuri-san ?

J’ai souri à travers mes larmes, contente qu’il aille bien. Il s’est relevé lentement. J’étais toujours à genoux. Il m’a sourit aussi.

- Merci, Yuuri-san… Mais je dois le battre… Ne bouge pas, je reviens…
- Hippo-sama… N’y va pas… N’Y VA PAS !
- Je n’ai pas le choix… Pars… Je vais le battre… Va-t-en.
- Hippo-sama…

Les yeux du Gardien brillaient d’un éclat féroce. Je restais à terre, incapable d’obéir… Gaito-sama… Il allait le tuer… Hippo-sama avait beau être courageux, Gaito-sama ne jouait pas dans la même catégorie…

- Hippo-sama…
- VA-T-EN !

Le petit blond avait rapidement envoyé Eriru et Izul rejoindre le pays des rêves, mais Maria et Gaito le mettaient à mal. Il ne tiendrait pas longtemps… Et pourtant il luttait…

- Hi…
- Yuuri-san… Suki yo.

Gaito le faucha d’une sphère d’ombre et Hippo alla heurter un mur, pour se retransformer en pingouin, inconscient. Bien que je le savais pingouin depuis peu de temps, je restai sans pouvoir bouger d’un cil.

- Hippo-sama…

Je me levai, incapable de crier. Je courus vers lui, mais je vis immédiatement qu’il n’y avait rien à faire. Sa tête avait heurté le mur et il saignait trop pour être soigné.

- Hippo-sama…
- Hippo…

Les Princesses, qui n’avaient pas bougé depuis le début, se rapprochèrent de nous deux. Je levai vers elles des yeux emplis de larmes. La Princesse Outremer ouvrit la bouche et parla sans heurts :

- Hippo…
- …On va… Le venger, hein les filles ?
- Luchia a raison… On va le venger !

Les six filles se retournèrent et chantèrent. Mais leur chant, affaibli par la haine qui emplissaient leurs cœurs, n’eut aucun effet, ni sur les Dark Lovers ni sur Gaito.

- Pitoyable…

Izul, qui avait récupéré attrapa Hanon, Coco et Karen avec un dragon liquide, tandis que Maria gelait Noelle et Lina. Eriru assomma Luchia. Je regardai ce désastre, le cœur gelé. Je ne pouvais rien faire… Hippo-sama m’avait demandé de m’enfuir… Mais je ne pouvais pas l’abandonner…

- YUURI FUIS LOIN D’ICI !

La voix de la Princesse Violette me fit sursauter. Hippo-sama voulait que je parte… Les Princesses aussi…
Mes jambes ne m’obéissaient plus. Je n’étais qu’une enfant… Je ne pouvais pas encaisser tout ça…
Je partis en courant.

**

J’avais couru jusqu’à me retrouver ici, devant mon piano. J’avais attendu, attendu… En jouant cette mélodie que j’avais composée pour Hippo-sama, et que je n’avais pas eu le temps de lui jouer… Je chantais tant bien que mal, les yeux embués de larmes… Hippo aidait les Princesses… Qui chantaient pour vaincre leurs ennemis… Hippo-sama aimait donc le chant…
C’était ma logique d’enfant…
Logique imbécile, je m’en rends compte à présent… Mais… Je continue… Hippo-sama ne m’a pas abandonnée… Il est avec moi, vit en moi… Et je peux le rejoindre… Entre vivre pour lui… Et mourir pour être avec lui…
Je ne sais pas ce que je dois faire… Mais je sais aussi que j’ai trop tardé pour choisir… Et Gaito-sama ne me laissera pas vivre…
Alors je finis ma chanson, la voix cassée d’avoir autant chanté.
Je l’entends, il se rapproche de moi…
Je me lève et je le rejoins dans l’ombre…
C’est mon choix.
Tu voulais que je vive, mais c’est trop dur, je te rejoins dans la paix de la mort… Gaito a gagné.
Mais moi je n’ai pas perdu, vu que je serai bientôt près de toi…

**

Un sourire insolent, le dernier.
Un bruit de froissement puis celui d’un corps qui heurte le sol sans un cri.
Gaito sort de la pièce.
Il a gagné.
Et le monde a perdu.

Je t’aime, Tarô.
Je l’ai dit, redit et encore redit.
Nous étions au bord de l’eau.
Et tu m’as sourit.
Moi, une princesse sirène qui adorait chanter.
Toi, un musicien qui pensait être raté.
Tu jouais cette musique que j’aimais tant.
Je ne l’oublie pas, même maintenant.
Tu avais les cheveux chocolat.
Ta vue m’emplissait de joie.
Quand tu criais mon nom, Sara
Je pensais que je n’aimerai que toi.
Je sortais de l’eau dés que je sentais ton pas.
J’avais besoin que tu sois là.
Je croyais que ce serait toujours comme ça.
Que tu ne repartirais jamais aux U.S.A.
Comme j’étais bête et encore enfant dans mon cœur
Tu es parti sans moi
La nuit me fait peur
Tarô, reviens, je ne peux vivre sans toi


Tu es un solitaire au cœur brûlé de haine
Tu avais besoin d’un but, d’une reine
Sous tes cheveux argent
Et tes yeux suppliants
Tu sembles toujours lointain
Retenu dans quelque tour
Je cherche à te sauver en vain
A mes appels tu restes sourd.
Tu me dis que moi aussi j’ai besoin d’une vengeance
Sur ce que je pensais être ma romance
L’astre irisé de la pleine lune
Eclaire mes larmes et les tiennes sur le sable des dunes.
Nous sommes pareils
Nous ne supportons plus l’insolent soleil
Nous vivons dans les profondeurs
De notre douleur
Je suis tombée amoureuse de toi
Parce que tu étais comme moi
Je n’ai plus peur de la nuit
Puisque qu’à côté de moi comme un soleil noir tu luis


Entre le noir et l’orange,
Entre l’ange blanc et le noir ange
Je sauve Tarô et finis par mourir avec Gaito
Tarô est un commencement et Gaito une fin d’orage
Je retourne à l’eau
Dans une pluie de roses.

Le dernier mot que tu as dit, c’est « Sardon ».
Le nom de ton meilleur ami qui t’avait fait payer ta traîtrise envers le Seigneur Bleu. Le nom de ton frère de combat.
Puis tu es tombé.
Ton tac-tac est tombé à mes pieds.
J’étais figée, mon cerveau ne répondait plus.
Je n’ai pas voulu y croire.
Je ne voulais pas y croire, car c’était impossible.
Mes yeux devaient se tromper.
Ou bien alors c’était un rêve.
Un cauchemar.
Je me suis rappelé toutes les fois où nous nous sommes battus l’un contre l’autre.
La fois ou tu m’as sauvée, celle ou j’ai réussi à sortir de l’eau accrochée à ta jambe.
Toutes les fois où tu as rougi, où j’ai voulu qu’on joue ensemble.
Tu as toujours refusé.
Sauf que j’ai vu mon bonbon dans ta poche, et que je sais qu’il y est encore.
Puis j’ai compris que tu étais mort.
Les larmes me sont montées aux yeux.
J’ai hurlé ton surnom, que tu détestais mais qui me rapprochais de toi.
J’ai couru vers toi, en espérant qu’on pouvait te sauver.
J’ai pensé que tu ne pouvais pas mourir, puisque tu es un « gentil ». Les gentils ne meurent jamais dans les belles histoires, non ?
J’ai voulu échanger nos deux places, que tu vives encore une fois.
Je suis arrivée à tes côtés.
Ton pâle sourire et tes yeux fermés te donnaient l’air heureux.
Je t’ai pris dans mes bras et j’ai pleuré.
Chacune de mes larmes était un diamant que je voulais t’offrir.
Les larmes que je versais contenaient l’ensemble de mes sentiments pour toi. L’ensemble de mon amour.
Je voulais juste qu’on joue ensemble, la guerre n’engendre que malheur et souffrance…
Je l’avais dit, non ?
Je t’ai serré tout contre moi.
Puis je t’ai reposé, sans vie, par terre.
Je me suis relevée.
Ne t’inquiètes pas, je saurai te venger.

Allons jusqu’à demain
Je peux encore changer
Allons jusqu’à demain
J’ai le droit de rêver

Tu es du mauvais côté
Moi du bon, de toi séparé
Je suis tellement désolé
Mais je ne peux t’oublier
Sans toi je disparais
Effacé à jamais
Je sais que tu peux venir avec moi
Que je peux t’aider à accepter tout ça
Tu ne voudras pas te battre avec lui, c’est vrai
Il n’hésitera pas je le sais
Tu as peur
Je veux t’offrir une belle lueur
Qui te feras quitter la nuit
Et revenir à la vraie vie

Allons jusqu’à demain
Je peux encore changer
Allons jusqu’à demain
J’ai le droit de rêver
Tu es du bon côté

Moi de l’autre, de toi séparée
Je voudrais tellement t’aimer
Mais je ne peux pas les oublier
Ce sont mon maître et mes sœurs de sang
Nous ne sommes que des enfants
Pourquoi nous imposer
Des choix à nous déchirer
J’aimerai tellement rêver
Mais je dois regarder en face la réalité
Je ne peux choisir
Car je ne ferai que me détruire
Nous sommes dans une impasse
Et je me sens si lâche

Allons jusqu’à demain
Je peux encore changer
Allons jusqu’à demain
J’ai le droit de rêver

Créature artificielle
Je regarde le ciel

Je compte les étoiles jusqu’au moment où je pense à toi.
Hippo, Gardien des Scellés, le seul qui m’ait souri à moi.

Je voudrais te revoir.
Juste une fois, un seul soir.
Je voudrais te dire que je t’aime un million de fois.
Je braverais pour cela toutes les lois.

Je compte les étoiles jusqu’au moment où je pense à toi.
Hippo, Gardien des Scellés, le seul qui m’ait souri à moi.

M’as-tu déjà oubliée ?
As-tu déjà rencontré
Quelqu’un ?
Je devrais cesser de penser à toi, cela ne fera que me faire souffrir
Mais qu’est ce que je donnerais pour te voir sourire
Je continue de t’appeler en vain

Je compte les étoiles jusqu’au moment où je pense à toi.
Hippo, Gardien des Scellés, le seul qui m’ait souri à moi.

Chacun de nos souvenirs ensemble me semble magique
Chacun de nos souvenirs altère ma musique
Je ne suis pas une princesse
Mais je n’ai de cesse
Dés que je suis seule, de vite nager jusqu’à la surface
Pour regarder la lune, lasse
Espérant que toi aussi tu la regarde parfois
En pensant à moi

Je compte les étoiles jusqu’au moment où je pense à toi.
Hippo, Gardien des Scellés, le seul qui m’ait souri à moi.

Aus Liebe zu dir

Es war einmal wunderschöne Sirene. Sie spielte mit ihrem Delphin.

Die Sirene ist eine Prinzessin. Ihr Vater ist der Pazifische König. Eines Tages fährt ein Boot an ihr vorbei. Der Delphin flieht und die Sirene ruft ihn zurück.

„Ikura, du bist ein Angsthase!“
„Yuuki, versteck dich schnell!“

Yuki hört aber nichts. Sie springt aus der See und sieht das Boot. Auf dem Boot steht ein Mann. Er ist jung und sie ist auch jung. Sie verlieben sich sofort.

„Du bist… Bist du eine Sirene?“
„… Ja, ich… Ich heiße Yuuki, und du?“
„Ich bin, sagt er, ich bin…“

Sein Vater ruft ihn und er geht fort. Jeden Tag sehen sie sich. Sie werden Freunde.
Bei Vollmond erscheint ein böser Triton. Er ist furchtbar. Yuuki erkennt ihn.

„Ku… Kuragari, was machst du denn da?“

Er antwortet nicht und klatscht in die Hände. Ein Hai erscheint. Der Triton und sein Hai entführen den jungen Mann. Alle drei verschwinden.
Yuuki ist zornig und verzweifelt.

„Kuragari… Du bist… EIN IDIOT!“
„Yuuki, was machst du?“

Die kleine Prinzessin schwimmt jetzt schnell.

„Ich will sie wiederfinden!“

Sie geht auf eine Insel. Sie sieht keinen Mann und schwimmt weiter. Sie sucht auf allen Inseln und sieht ihren Freund nicht. Sie ist müde und Ikura gibt ihr den Rat, ins Bett zu gehen.
Bei Tagesanbruch steht sie auf. Yuuki ist traurig und schaut stundenlang aufs Meer.
Plötzlich sieht sie den bösen Kuragari. Sie holt ihn und gibt ihm eine Ohrfeige.

„Idiot! Wo ist der junge Mann? Antworte mir!“
„… Yuuki…“
„Antworte mir! Jetzt!“
„… Er ist auf meiner Insel, aber…“
„Warum? Warum hast du das gemacht?“
„Warum? … Das ist einfach… Weil… Ich habe das gemacht, weil ich dich liebe! Aus liebe zu dir!“

Er flieht dann sofort. Die kleine Sirene ist überrascht.

„Er hat das gemacht… Für mich? Das ist unmöglich… Aber… Er ist offen… Ich fühle ihn…“

Sie schüttelt den Kopf und sie schwimmt weg. Sie geht auf die Insel. Sie sucht und findet ihren Freund. Sie ruft ihn mit leiser Stimme:

„Eh! Ich bin da!“
„Yu… Yuuki?“

Sie schlägt den Hai und befreit ihren Freund. Sie unarmen sich.

„Ich war so unruhig…“
„Ich hatte keine Angst, kleine Yuuki. Ich habe das immer gewusst, dass du mich nicht vergessen hattest.“
„Das… Das ist so lieb…“

Sie ist ganz rot. Et lächelt und fängt an zu schwimmen.

„Warte mal“, ruft sie.
„Ja?“
„Wie… Wie heißt du?“
„… Ich heiße Yô… Komm, Yuuki, komm mit mir!“

Und beide schwimmen heute noch im Pazifischen Ozean.



Yuuki: kleine Prinzessin
Yô: Sonne
Ikura: kleiner Delphin
Kuragari: dunkelheit.

- Gaito-sama bon anniversaiiiiiiireeeee !!!!

Ne cherchez pas, cette voix là ne peut appartenir qu’à une personne. Eriru. Je me demande toujours où je suis allé la pêcher, moi. Bah, entre la gamine hystérique, la vieille givrée, l’amoureuse transie et elle, je ne sais pas laquelle est la pire…
En plus, vu ce qu’elle m’a offert…
Un ordinateur portable, nouvelle génération.
Très utile, environ un kilomètre sous l’eau…
Bref. Je l’ai pris quand même… Histoire de voir tout ça.
Le premier qui se moque de moi parce que je ne sais pas me servir d’un ordinateur, il est mort. Tué de ma main.
Il fallait sans doute le brancher, mais il n’y a pas de prises dans ce fichu château.
Ah, il y a marqué « sans fil ». Donc pas de problème. « Batterie nucléaire ». Là, je sèche. Nucléaire… L’énergie dévastatrice que les humains utilisent pour remplacer le pétrole ? Bah, ça doit pas être important.
Ensuite.
Appuyer sur le bouton « on ».
… Quel bouton « on » ? Ah, là. Il est bien caché dites moi, c’est pas pratique tout ça. Je vois toujours pas l’intérêt…
« Créer une session. » D’accord. « Entre un nom d’utilisateur, puis un mot de passe. » Ben… Gaito pour nom d’utilisateur. Quand au mot de passe…
Cela ne vous concerne pas. D’abord.
Ah. Un écran avec des icônes. Je clique, à tout hasard. « Windows Internet Explorer. » Une sorte de navigateur. Ça marche à un kilomètre sous l’eau, ce genre de réseau ? Ne me demandez pas, moi, je ne suis qu’un personnage de fic entre les mains d’une auteur particulièrement sadique. Bah, étant moi-même un grand sadique, j’ai rien à dire.
Bon, qu’est ce que j’en fais, moi…
« Sirènes. » Voila. Rechercher. Oulah, il y a pleins de résultats…
Un site. http://taromitsukietlessirenes.free (1). Je clique dessus. Un site… Brun clair, avec pleins d’images du musicien. Horrible. En plus c’est un site bien informé. Mais…
Il y a un problème…
…
Je suis toujours représenté comme un pauvre raté là dedans…
Cherchons le créateur du site. Tarô Mitsuki, musicien.
Il a osé. Il a osé.
Un lien externe est en surbrillance. http://jigokushojo.free (2). Jigoku shojô… La fille des enfers… Qu’est ce que c’est ça encore ?
Il est minuit.
Je clique, à tout hasard. Une flamme, puis une phrase en kanji. « Je te vengerais ».
Je te vengerais…
L’autre musicien…
Je tape son nom dans l’encadré prévu à cet effet.
Entrer ?
Entrer. Il va payer. Pour tout ce qu’il a fait à Sara, et toutes les imbécilités qu’il a dites sur moi. Il va payer.
J’appuie sur le bouton.

- Gaito, qu’est ce que tu f…
- Sara ?

Je lève la tête vers elle, mais nous ne sommes plus au château. Nous sommes tous les deux dans une plaine… C’est le coucher du soleil apparemment. Les arbres ont l’air d’être en feu… Je n’avais jamais vu ça. C’est magnifique.

- Gaito…
- Oui ?
- Derrière toi…

Je me retourne pour découvrir, appuyés contre un arbre, un jeune homme et une jeune femme. Une fillette aux yeux rouge sang se tient devant eux, une poupée de paille à la main.
Elle… A l’air… Si triste…

- …
- Gaito, qu’est ce que tu as fait ?
- …
- Prends là.

La fillette parla à mi-voix, en tendant la poupée. Je la saisis d’un geste hésitant, ayant l’impression de n’être qu’un acteur de plus dans une comédie ridicule… Combien de personnes avaient accepté avant moi ?

- Si tu dénoue la ficelle, nous serons liées par un pacte. J’enverrais ton ennemi en Enfer.
- …
- Cependant… Tu me devras une compensation. Deux vides se créent quand tu maudis quelqu’un. Si tu conclus ce pacte avec moi, ton âme descendra en Enfer. Enfin, ce ne sera qu’après ta mort. A présent… A toi de décider du reste…

Le décor redevint celui du château. J’observais un long moment la poupée. Posai la main sur la ficelle. La tirer serait si simple…
Vu ce que j’ai fait, je suis destiné à l’enfer…
Je veux protéger Sara…
Je saisis la petite ficelle. Failli la tirer.

- Gaito, qu’est ce que tu vas faire ? Tu veux maudire quelqu’un ?
- …
- Gaito, ne fais pas ça ! Tu n’as personne à détruire ainsi… Pourquoi tu fais ça hein ?
- J’irais en Enfer de toute façon, je suis trop mauvais pour y échapper…
- Non ! Rien n’est joué d’avance, Gaito ! Si, à ma mort, je suis seule au Paradis, si cela existe, je mourrais une seconde fois… Je t’aime trop pour vouloir ça… Ne le fais pas…
- … Je veux… Te protéger…

Elle marcha jusqu’à moi, saisit ma main et l’enleva doucement, puis me pris la poupée. J’étais sans réactions.
Jusqu’au moment ou elle saisit la ficelle.

- Si quelqu’un doit le faire, c’est moi. Uniquement moi.
- Non !
- …
- Je veux dire… Toi, tu n’as rien fait… Tu ne dois…
- Qui voulais-tu maudire ?

Encore cet air suppliant… Elle est si belle… Je n’arrive pas à me détacher de son regard… Je ne peux que lui répondre.

- … Tarô Mitsuki…
- Tarô ?

Et cette voix… Elle semble si enfantine parfois…

- Mais… Je n’en veux pas à Tarô… Je ne lui en veux plus… Pourquoi… ?
- Il…

Toutes mes raisons me semblent soudain vaines…
Je baisse la tête, honteux.
Sara laisse tomber la poupée au sol, sans avoir dénoué la fameuse ficelle rouge.
Elle me prend dans ses bras, comme quand j’étais plus jeune et plus petit, et moi…
Comme un imbécile…
Comme tous ceux que je méprise…
Je fondis en larmes.
Trop de pression… Trop d’hypocrisie…
Je suis toujours en train de me cacher derrière une apparence méprisante, détestable…
Parce que j’ai peur de tomber si je me dévoile.
J’ai peur de me montrer sous mon vrai jour.
Peur que quelqu’un aie le courage de venir voir cette chose qui est moi.
Peur d’ouvrir les yeux…
J’ai peur de tout cela, sans pouvoir changer…

E toi tu reste là, à m’écouter, à me consoler…
J’aimerai tellement être différent.

Tellement…

- Oh, elle est jolie la poupéee !!! Je peux tirer le fil ?
- Eriru, attends qu’est ce que tu…

Trop tard, elle a enlevé la ficelle. Immédiatement, la poupée disparait et un sceau vient s’apposer sur le haut du torse de cette imbécile.
…
Etait-ce vraiment ce que je voulais ?

*_________*


- Où… Où suis-je ?

Un certain musicien se réveilla. Il était allongé sur une barque, et une fillette aux yeux rouge sang la dirigeait sans lui accorder un regard.

- Où tu m’emmènes ?
- … En Enfer…

La fille ne lui accordait pas un regard.

- … J’imagine que c’était obligé, que quelqu’un l’aurait fait un jour… Sara, je suis encore désolé… Pour tout ce que je t‘ai fait…

Le musicien ferma les yeux. Il aurait aimé jouer une dernière fois la mélodie composée pour elle…

- La vengeance est accomplie. Les Enfers t’attendent.