Les malheurs de Gaito

Nom : A light for the demon
Auteur : Moi ^^
Disclaimer : Shaman King, pas à moi %)
Pairing : HaoXJeanne
Note : … Rien à dire ^^

A light for the demon
Une lumière pour le démon

- Hao-sama ?
- …
- Hao-sama ?
- …
- HAO-SAMA ?
- Ah… Opachô, qu’y-a-t-il ?
- Hao-sama, il faut se préparer. C’est la finale.

Ah oui. La finale. Contre les X-I.
Marco. Le blond prétentieux. Il ne me fait pas peur. C’est le moins dangereux des trois. C’est même le plus nul.
Lyserg. Le gamin aux cheveux verts. Il est pitoyable. Il ne mérite même pas de participer au Shaman Fight.
Jeanne. L’Iron Maiden. La plus dangereuse, si je puis dire. La plus belle aussi. ‘Fin, c’est pas difficile, les deux autres sont de telles mochetés…
Bref.
Je vais devenir Shaman King.

- Allons-y, Opachô, Rackist.
- Hai, Hao-sama.
- Hao-sama est le plus fort !

Je souris à Opachô. Il est tellement petit… Et ne s’en formalise même pas.
Opachô doit être la seule personne que je suis sûr de ne jamais tuer.
Nous prenons le chemin du stade. Je sais qu’en face, Maiden-chan et ses deux larbins en font autant. Je me demande à quoi elle pense.
Pas grand-chose d’intelligent, j’imagine.
En tout cas, j’imagine qu’elle a peur. Forcément. Moi aussi, j’aurais peur, à sa place.
Le combat de Shamans, comme aurait dit Yoh, est un combat d’âmes. Celle qui montre une hésitation est perdue.
Je n’ai pas à avoir peur. Je n’ai aucune raison de les craindre. Eux, Elle, si. Tant mieux.
Nous entrons dans le stade. Je crois que la petite Maiden ne s’est jamais rendue compte qu’en faisant sortir Yoh du tournoi, elle éliminait la dernière chance qu’elle avait de me détruire. Je ne veux pas dire par là que Yoh en était capable. Juste qu’il aurait été plus coriace que le blondinet, le mioche et Maiden-chan.
Le combat va commencer. J’ai demandé à Opachô de sortir du terrain pour le moment. Je ne veux pas qu’ils essaient de s’en prendre à lui. Opachô a beau lire dans leurs pensées, les anges sont vraiment rapides, et il me déconcentrerait.
Que d’histoires pour simplement dire que je veux le protéger.
Tssk.

- Nous appliquerons la sentence : la mise à mort.

Tssk, je disais.
Comme si elle pouvait me tuer.
Peut-être que j’aurais du dire à Rackist d’aller avec Opachô.
Bon, ben maintenant, c’est fait, je suis seul face aux trois X-laws.
… Je vais commencer par le blondinet.
Je le laisse m’attaquer. Son ange est pitoyable.
Spirit of Fire.
Et voila, plus de blondinet.

- MARCO-SAN !

Lyserg, le gamin, s’agenouille au chevet de Marco.
Sait-il que c’est la finale ?
Qu’il risque sa vie, de cette manière ?
Il est perdu.
Je l’attaque.

- Lyserg !

Tiens, Maiden-chan veut jouer.
Elle a eu de la chance, j’aurais pu la cramer sans même la voir. Heureusement que je l’ai loupée. Heureusement pour elle, s’entend.

- Maiden-chan, toi et ton larbin devriez abandonner. Vous allez mourir.
- Non.

Ah…
Technique de résurrection.
Génial.
Elle ne se rend pas compte qu’avec deux larbins ou un seul ce sera du pareil au même ?
Si elle veut jouer à ça…

- Marco, Lyserg !

…

- As-tu assez de fouryoku pour les ressusciter sans tout dépenser, Maiden-chan ?
- Hao…

Et oui, c’est mon nom. C’est moi qui ai tué tes deux larbins. Ben oui. Ça y est, tu te réveilles ? Très bien, dans ce cas, on va pouvoir jouer.
Shamash contre Spirit of Fire.
Un Dieu contre un Esprit de la Nature.
Un combat perdu d’avance pour elle.
Et elle le sait.
Pourquoi continue-t-elle, dans ce cas ?
Je ne sais vraiment pas.
Elle est bête.
Pff.
Kurobina.
Le poussin noir.
L’Over Soul ultime.
C’est terminé.
J’ai gagné.
Je suis le Shaman King.

IMJAHIMJAHIMJAH

Je n’ai plus de fouryoku.
J’ai perdu.
J’ai perdu contre lui.
C’est terminé.
Il est le Shaman King.
Je vais mourir.
Il va me tuer.
Pourquoi ? Pourquoi ais-je perdu ? Pourquoi ? Oh non… Marco, Meene, Pof, Devant, Buster, Kevin, Larky, Lyserg… Mon Dieu… Pardonnez-moi, tous, je vous en prie…
Ne me laissez pas toute seule… Je ne veux pas vivre sous son joug… Emmenez-moi, je vous en prie…
Marco…
Le grand protecteur Marco…
Ange…
Lyserg…
Le naïf ami Lyserg…
Ange…
Meene…
La douce et tendre Meene…
Ange…
Pof, Devant, Buster, Larky, Kevin… Mes anges…
Emmenez-moi…
J’ai perdu…
J’ai perdu…
J’ai perdu le combat, et maintenant je perds mon sang…
Je n’y vois plus grand-chose…
Je meurs…
Au secours…
Je suis morte…
C’est ça, je dois être morte…
Je ne vois plus rien…
Noir…
Sombre…
Froid…
Je n’ai pas peur, je n’ai pas mal…
Pourquoi avoir peur de la mort, quand la vie est si cruelle ?
… Non, je n’ai pas peur. Je vais juste rejoindre mes anges. Pas de mal à ça.
J’ai fini, je ne joue plus, il a gagné la partie, pourquoi continuer ?
Je n’ai plus envie de me battre.
Plus envie de voir des gens mourir, de le voir les tuer.
Juste envie qu’il m’achève, qu’on en finisse, un point c’est tout.
…
Se souvient-il…Se souvient-il de moi, de nous…
Je ne crois pas…
Je veux…
Je veux mourir…
Hao, tue-moi, je t’en prie…
Fais-le… C’est tout ce que je te demande…
Noir…
Lumière…
Je suis obligée d’ouvrir les yeux.
C’est comme si je n’avais plus de volonté, je n’ai plus la force de m’opposer au Shaman King… Car c’est lui qui fait ça. C’est lui qui veut m’obliger à le regarder.
Heureusement que je n’y vois rien.
Je crois que je suis aveugle. Je ne vois vraiment plus rien.
Le flash rouge de Spirit of Fire à détruit mes yeux.
Malgré ma douleur, je souris à travers mes larmes. Il ne peut pas m’obliger à le regarder. Il est impuissant.
Je garde mon honneur.
Un contact sur mon front. Je crois que c’est une main qui s’est posée dessus. Je ne saurais dire a qui elle appartient. Cette main est calme et douce. A qui-est-elle ? Suis-je morte ?
Suis-je déjà morte ? Non… Je ne crois pas.
Je ne suis pas encore morte. Je suis vivante. Et j’ai l’impression que j’y vois mieux.
Je commence à distinguer des couleurs, et même une forme penchée sur moi. Qui-est-ce ? Je ne sais pas, je ne vois pas assez.
Shamash… Il est mort. Avant, je pouvais le sentir. Je n’étais pas seule. Désormais… Désormais je suis vraiment toute seule.
Ni mes anges ni Shamash n’ont survécu. Il ne reste plus que la fille. La petite gamine aux cheveux blancs et aux yeux rouges.
La dernière survivante des X-laws.
Il n’y a pas de quoi être fière.
Je suis pathétique. Je suis perdue. Je suis…

- Chut.

Qu’est ce que… ?
J’arrive à mieux distinguer la forme au dessus de moi. Je sens de longs cheveux bruns qui me caressent le visage. Qui est-ce ? Comment sait-il que… ?

- Calme-toi, tu t’épuises.

Cette voix… Je la reconnais… Je sais que je la connais… Mais… Mais… Je ne sais plus… Qui… Oh… Non…
Pas lui…
Dites-moi qu’il n’est pas qui je pense…

- Chut, je te dis, on en reparlera plus tard. Dors et repose-toi.

C’est lui. C’est Hao. Pourquoi ? Pourquoi fait-il ça ?
Pour m’humilier ?
Pour me détruire encore un peu ?
Pour s’amuser ?

- Shaman… King.
- C’est bien ce que je suis. Chut, Maiden-chan. Dors. N’aie pas peur.

Il veille… ? Que veut-il dire ?
Je crois que ses lèvres sur les miennes… Sont l’équivalent… D’une réponse…
Ai shiteru ka… Ai shiteru yo…

Malade.
Il détestait même jusqu’à l’idée d’être malade. Lui, le grand Roi des Panthalassiens, ne pouvait pas être malade. Il ne pouvait pas, comme il ne pouvait pas être gentil, comme il ne pouvait pas être heureux.
C’était son rôle, n’est ce pas ?
Grand méchant, plus solide qu’un roc, moins capable d’aimer que ce même roc. Lui. L’image qu’il donnait.
Et pourtant, en ce moment, il se sentait plus misérable que jamais. Il toussait fortement, et était incapable d’avaler quoi que ce soit sans se brûler la gorge, même de l’eau. Sa vision, brouillée, ne lui servait plus à grand-chose. Il était juste capable de serrer son grand manteau autour de lui, cherchant une chaleur quasi-inexistante.



- … Douste…

Le petit garçon se recroquevilla sur lui-même une fois de plus, cherchant à réduire la surface exposée de son corps. Il ne pensait pas rationnellement, ne faisait que suivre son instinct. Et son instinct lui soufflait de s’enfuir.
Mais il ne pouvait pas.
Encore une fois il se faisait battre. Encore une fois il se faisait frapper. Encore une fois il ne pleurerait pas.
Question de fierté.
Il ne voulait pas pleurer.
Ce serait montrer sa faiblesse.
Les coups reprirent.
La douleur aussi.

GGGGGGGGGGGGGGG

Pourquoi était-il sorti ce soir ? Il n’en savait plus rien, juste qu’il n’aurait pas dû. Assis sur un rebord de pierre, dans une ruelle plus que sombre, il était incapable de bouger, de quelque façon que ce soit. Se téléporter ? Il ne fallait pas y penser. Il était bien incapable de visualiser le château, pas ce soir.

GGGGGGGGGGGGGGG

Il était attaché à un mur, maintenu par d’énormes chaines et des blocs d’acier.
Impuissant.
Perdu.
Il savait à peu près la date.
C’était le jour de son anniversaire.
Son anniversaire…
Il ne savait même pas ce que ça voulait dire exactement.
Juste un jour de souffrance de plus, un pas vers la mort de plus.
Juste un coup de plus.
Ses chairs rougies ne ressentaient plus rien. Il n’avait plus mal. Maigre consolation. Il se mordit la lèvre, espérant ressentir quelque chose.
Peine perdue.
Son corps ne réagissait plus.
Il n’était plus rien.
Même son nom s’effaçait dans son esprit.
Gaito…




Alors, que faire ?
Attendre, attendre que ça passe, tout simplement.

Seulement…

Il se rendit compte qu’il n’était pas seul.



Il était allongé. Vidé.
Incapable du moindre mouvement.
Il devait être mort.
Ce n’était pas possible autrement.
Il était mort, voila pourquoi il ne pouvait pas bouger.
Voila.
Cependant, deux robustes bras le saisirent et le redressèrent. Une main fine et froide se posa sur son front brûlant.
Il était incapable de se dégager, même s’il savait qu’il aurait du.
Cette main faisait en sorte que l’espoir s’éteigne en lui. Qu’il n’y ait plus que la haine et la tristesse.
Qu’il soit détruit.
Et elle réussissait.
Il était déjà presque mort.
Le sang qui coulait sur sa joue, de sa bouche, le lui prouvait.
Il s’abandonna à la chape de désespoir qui l’envahissait.

GGGGGGGGGGGGGGG

Relevant la tête, il aperçut vaguement des silhouettes sombres. Pas rassurantes. Qui parlaient, sans qu’il ne puisse saisir le sens des paroles prononcées. Il voulut ouvrir la bouche pour le leur expliquer, quand une main le saisit au collet.
Une face violacée lui cria quelque chose qu’il ne comprit pas. Secouant fermement la tête, il tenta de se dégager, sans succès.
Il ne fit qu’augmenter la rage de celui qui le tenait, et celui-ci, pour le lui prouver, le secoua une fois de plus, le collant au mur.
Il balança un faible coup de pied à son adversaire, à qui cela ne fit rien.
Au contraire, l’autre le frappa une nouvelle fois.
Bon sang, qu’avait-il fait pour mériter ça ? Et lui, il fallait qu’il soit malade à ce moment là. Bravo. Franchement. C’était forcément sur lui que ça devait tomber.
Apparemment, ils en voulaient à son argent. Argent qu’il n’avait pas, vu qu’il n’en avait jamais eu besoin.
Ce qui semblait les contrarier.
Il se sentit soudain projeté au sol, et essaya tant bien que mal de se relever, pour se faire frapper de nouveau.
Les silhouettes le bourraient de coups de pied. Si seulement il avait pu répliquer, avec son pouvoir… Mais il se sentait trop faible pour essayer, et sans ses pouvoirs, il n’était qu’un enfant… Bon, d’accord, un adolescent, presque adulte, mais jeune quand même…
Il finit par fermer les yeux, sans même penser à les rouvrir.
Seules trois silhouettes l’empêchaient de sombrer…
Son frère…
Sara…
Et elle…
Elle…
Il se revit en sang, plus de huit ans auparavant…
Cette fois ci était la bonne…
Il quittait ce monde…

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- Kaito ? KAITO ?
- Ah, Luchia. Gomen, j’étais… Plongé dans mes pensées.

Le jeune brun se sentait étrangement mal en cette fin de soirée, mais il n’était pas malade. Il n’avait pas de fièvre, pas de rhume, rien. C’était décidément anormal. En plus, il s’ennuyait. Sans vouloir le dire à la jeune fille en face de lui, réviser ses maths n’était pas dans ses occupations préférées. Bien que soit avec Luchia. Sa Luchia. Celle qu’il aimait.
Et qui l’appelait.

- Kaito ?
- Oui ?
- Tu m’expliques ça, ‘negai ?
- …

Il se pencha sur l’équation, mais à ce moment là il eut l’impression de se recevoir un coup en plein ventre. Il en eut le souffle coupé.

- Kaito, qu’est ce qui se passe ?
- … Je…

Il attendit que sa respiration se calme.

- Je ne me sens pas bien. Je crois que je vais rentrer chez moi.

Nouveau coup de pied. Cette fois, il avait presque distingué quelqu’un, mais c’était trop bref…

- Luchia…
- Oui, Kaito ?
- J’ai l’impression... Que ma tête va exploser…
- Qu’est ce qu’il y a ? Kaito, tu vas bien ? Kaito ?

Livide, le garçon ne répondit rien. Il se laissa tomber au sol, la respiration hachée. La Princesse Rose s’agenouilla.

- Kaito… Réponds… Je peux faire quelque chose ?

L’autre essaya désespérément de retrouver son souffle, en vain.

- Ga… Gaito… Il…
- Gaito ? Qu’est ce que… Il est revenu ? Il attaque ?
- Nan… Arrête… De crier… Il…
- Il ?
- Est blessé… Il est blessé… Et il est tout seul… Je dois… Je dois l’aider…
- A… Attends, Kaito ! Tu es fatigué toi aussi, et tu es bien trop faible pour…

Elle ne finit pas sa phrase, sachant qu’elle l’avait vexé. Il se releva et sortit sans un mot, se dépêchant le plus possible.
Effarée, elle appela Hippo et les autres Princesses, mais seul le Gardien des Scellés répondit à son appel.
Shimatta, elle avait oublié. Demain était le troisième jour du mois de juillet. Son anniversaire. Et tout le monde était au château, en train de se préparer. Elle en avait eu assez, et était remontée avec Kaito. Shimatta. Heureusement qu’Hippo avait suivi le mouvement. Elle ne lui expliqua rien, par manque de temps, mais l’agrippa par sa vareuse et l’entraina avec elle.
Ils poursuivirent un temps le jeune Panthalassien, et le rattrapèrent rapidement. Blême, celui-ci avançait à grands pas, les yeux fous. Luchia essaya bien de lui parler, mais il semblait comme incapable de lui répondre.
Ils marchèrent un moment dans la ville, sombre à cette heure.
Puis Kaito accéléra soudain, se mettant même à courir, comme s’il sentait que son frère n’était plus très loin.
Luchia savait, depuis qu’elle avait emprunté un livre à Rihito sur le sujet, qu’une relation entre deux jumeaux peut être très fusionnelle, chacun ressentant les émotions de l’autre. Chacun pouvant même, en de très rares occasions, sentir la présence de l’autre. Un tel lien, combiné à la puissance que montraient les deux Panthalassiens, pouvait être très dangereux. Mais en ce moment, c’était plutôt une bonne chose : Kaito fonçait à la rescousse de son grand frère, qui avait ENCORE fait n’importe quoi.
Version on ne peut plus ironique, que n’aurait pas dédaigné le maitre de cette discipline qu’était Gaito si cela n’avait pas été à son désavantage.
Soudain, Kaito s’arrêta net. Le suivant de près, Luchia et Hippo faillirent lui rentrer dedans. Ils regardèrent ce qui avait stoppé le jeune homme.
Ils pourraient au moins se vanter d’une chose.
Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait le Seigneur des Panthalassiens, alias Gaito, en sang, couvert de blessures et inconscient, dans une ruelle sombre de Tokyo.
Seule Taki-san aurait pu se vanter de l’avoir déjà vu blessé ainsi.
Vu que c’était elle qui l’avait frappé.

Nom : Sous la neige de ton hiver

Auteur : Encore et toujours moi %)

Animé : Shaman King

Pairing : HaoXAnna, YohXAnna

Disclaimer : Pas à moi, zut alors, j’ai encore loupé ma tentative d’enlèvement…

Note : … Quand ils se sont vus pour la première fois, Anna et Yoh ont du combattre un démon. Et si Anna n’avait pas perdu ses pouvoirs ce soir là ? Et si, à leur deuxième rencontre, ils croisent de nouveau la route d’un démon supérieur ? Mais… Cette fois… Matamune n’est plus là, a peine une semaine s’est écoulée… Qui pourrait bien les aider ?

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La neige tombait doucement, sans bruit.

- … Pourquoi tu es revenu ?
- J’avais envie de te voir.
- … Qui t’a dit que c’était réciproque ?
- Anna…
- Tais-toi, Yoh.
- Tu ne veux pas venir avec moi à Osorezan ?
- … Comment peux-tu me demander ça ?

Le petit brun sourit faiblement avant de se prendre une gifle monumentale.

- COMMENT PEUX-TU ME DEMANDER CELA ?
- … Anna…

Il se releva lentement en se massant la joue.

- Woah, quelle force. Mais, je voulais te dire, Anna, si tu restes tout le temps ici, tu n’arriveras jamais à sortir. Il faut essayer.
- Non. Je suis dangereuse.
- Tu ne l’es uniquement parce que tu as choisi de l’être, Anna. Si tu veux, on peut refaire un essai. Juste un. Viens.
- Je…

Il lui tendit la main. Elle rougit légèrement puis se leva et sortit de la chambre. Il la suivit gentiment et la laissa claquer la porte devant lui, avant de la rejoindre. Elle marchait d’un pas rageur et décidé, vers le mont Osorezan.

- Alors, tu y vas ?
- Tais-toi, imbécile.
- Mais, Anna…
- Lâche-moi ! Tu m’insupportes.
- Mais…
- JE T’AI DIT DE ME LÂCHER !

Elle se retourna, ses yeux lançant des éclairs. Yoh eut un mouvement de recul et faillit tomber dans la neige.

- Anna…

La jeune fille semblait sur le point d’exploser. Une sorte d’aura rouge et or se formait lentement autour d’elle.

- T… Tchotto matte, Anna…
- Non, je n’attendrais pas ! LÂCHE-MOI, JE TE DIS !
- Je…
- TAIS-TOI !

Soudain, l’aura se dissipa. Yoh cligna des yeux, et sentit ses pieds se dérober sous lui. Un démon. Un énorme démon.
Bon sang.
Il n’avait pas de fantôme.
Matamune n’était plus là.
En clair, ils étaient fichus.

- Anna, reprends-toi, tu…
- NON ! TU VAS TE TAIRE ?

… Elle voulait le tuer.
Elle le voulait vraiment.
C’était sans doute la raison de la peur de Yoh.
La haine qu’elle ressentait le paralysait, et le démon en profita. Il le frappa et Yoh vola jusqu’à heurter un arbre.
Il retomba au sol, crachant déjà un peu de sang. Il n’avait que six ans. Il n’était pas prêt. Il ne le serait sans doute pas avant longtemps.

Elle riait d’une manière étrange. Comme si ses pleurs et sa haine se transformaient en un rire mauvais.
Elle était devenue mauvaise.

Il se redressa tant bien que mal, vacillant. Il devait l’aider. Qu’elle ne le supporte pas, c’était un fait. Mais il ne pouvait pas la laisser se faire détruire. Il se mit en position de combat. D’un combat qu’il savait perdu d’avance.

Un nouveau rire retentit.

Pas le rire torturé d’Anna, non, un autre.

Un rire presque enfantin, mais en même temps très mesuré.

Yoh se releva lentement, presque inconscient, et regarda autour de lui. Le démon et Anna firent de même.

Un énorme esprit se tenait devant eux, et un enfant de leur âge était assis entre les doigts de l’Over Soul. Ses cheveux bruns, aussi longs que ceux d’une fille, encadraient son visage. Il sourit et se laissa déposer au sol.

- Eh bien, chère moitié, tu n’es donc pas capable de protéger ta fiancée ?

Une voix calme, amusée, posée.

Yoh sursauta.

- « Moitié » ?
- Ne me dis pas que tu ne le savais pas… Les Asakura sont vraiment pitoyables. Cependant, je pense que ce n’est pas le cas de cette jeune fille.
- Laisse Anna tranquille !
- TOI, JE T’AI RIEN DEMANDE ! JE VOUS HAIS TOUS ! DEGAGEZ !

Anna se laissa tomber au sol, éclatant en sanglots. C’était trop dur. Elle ne supportait pas d’entendre toutes les pensées de Yoh et de l’autre…
L’autre…
Elle se rendit compte d’une chose.
Elle ne l’entendait pas.
Elle ne l’entendait PAS !
Elle papillonna des paupières à travers ses larmes, cherchant à reprendre contenance.

- Eh non, tu ne peux pas lire mes pensées. J’ai cru préférable de t’éviter cela. Tu en as déjà bien assez, non ?
- Je…

Sa voix se brisa. Elle avait trop crié. Le démon, voyant sa proie lui échapper peu à peu, tenta de l’attaquer, mais l’esprit du garçon l’en empêcha.

- Si tu la touches, je ne serais pas content. Ma moitié non plus. Donc, tu poses ne serait-ce qu’un ongle sur elle et je te détruis. Spirit of Fire sera heureux d’avoir un diner correct, pour une fois.

Le démon sembla prendre peur.

- Eh oui. Spirit of Fire. Un des cinq esprits de la nature.
- De quoi tu parles… Qu’est ce que tu racontes… Et qu’est ce que tu fais ici, acheva Yoh, à bout de souffle.

Sa blessure était plus sérieuse qu’il ne le pensait.

- Je pensais venir voir mon cher petit frère et sa jolie fiancée, sourit l’autre, mais en vous voyant dans cette situation, j’ai voulu intervenir. Ai-je mal fait ?
- Qui es tu ?

Le jeune Shaman aux longs cheveux bruns sourit.

- Ton grand frère, Mirai no Hao, pourquoi ?
- Mirai no… Hao ka ?

La petite Anna le scruta de son regard terne. Elle cligna lentement des yeux.

- Que veux-tu dire par là ?
- Uniquement ce que j’ai dit. Mirai no Hao.
- Arrête de dire… Des bêtises. C’est moi… Qui gagnerais le Shaman Fight. Parce que… Je veux avoir une vie tranquille.
- … Tu crois que c’est un motif suffisant ?
- Je m’en fiche… Je veux juste… Que tout le monde soit heureux.
- … C’est pour ça que tu l’as blessée ainsi ?

Hao s’avança jusqu’à son petit frère, le saisit par le col et le plaqua contre l’arbre.

- Tu penses pouvoir créer ton monde « agréable »… Mais en la forçant ainsi, tu l’as blessée plus que tu ne peux l’imaginer… La dernière fois aussi… Tu as fait disparaitre Matamune… Comment peux-tu continuer à te comporter ainsi, hein ?
- Je… Sais pas… Mais… Je ne veux pas… Qu’elle soit blessée… C’est tout.
- …

Des lueurs rouges passèrent dans les yeux de son aîné, qui le laissa tomber au sol. Il alla jusqu’à la petite fille et lui tendit la main :

- Tu veux venir avec moi ?
- Je…
- … Ecoutes, je sais ce que c’est de constamment voir à quoi les autres pensent. Je peux t’aider. Tu veux ?
- …

La petite blonde resserra son châle autour d’elle et agrippa le collier fait des perles ramassées par la grand-mère de Yoh. Puis elle saisit la main tendue.

- … Oui.

Et la neige tomba de nouveau, plus drue, plus froide.
La neige de deux anges ombres.
Leur neige.
Hao no yuki.
Anna no yuki.

~~

On dit que la vérité blesse.
Ce n’est pas vrai.

~~

Je t’ai vue. Je t’ai vue souvent, cette année. Il faut dire, tu étais presque toujours devant moi. A te battre. Contre moi.
Je n’en pouvais plus.
Je n’en peux plus.
J’abandonne.
C’est trop dur, pour moi. Je ne sais plus où j’en suis. Un coup je crois que tu vas me rejoindre, l’autre tu te précipites dans ses bras quand il arrive.
Est-ce si difficile de choisir ?
Il n’est au courant de rien. Il ne sait même pas que je suis vivant. Pour lui, je suis mort. Je n’existe plus.
Pour toi…
Dis-moi, tu crois bien à mon amour ?
Je l’espère.
Je l’espère de tout mon cœur.
Je ne peux pas croire que tu ne m’aimes pas.
Ce serait mourir encore une fois.

~~

On dit que la vérité est parfois mauvaise.
Ce n’est pas vrai.

~~

Quelqu’un à dit que personne n’était entièrement noir.
… Alors, moi, suis-je gris ou noir ?
Ou blanc ? Mouais, c’est beau de rêver.
Je suis moi. Ce que les autres ont fait de moi. Ce que les autres voulaient que je sois. Ce que les autres ont décidé que je serais.
Ne suis-je donc qu’une poupée ? N’ai-je donc pas le droit d’exister ? Pas le droit, pour une fois, de décider de mon chemin ? Pas non plus le droit de dire « je t’aime » à celle que j’aime ? Suis-je si mauvais ?
Je ne sais pas.
Je ne sais pas.
Je veux savoir !
Choisis, je t’en prie. Attendre, c’est trop dur. J’ai peur de te perdre, c’est vrai. Mais j’ai encore plus peur qu’il ne te blesse quand il découvrira la vérité. J’ai peur de lui. J’ai très peur. Je ne mens pas. C’est vrai, j’ai peur de lui ! Pourquoi ?
Parce que je ne peux pas le contrôler.
Je pourrais te protéger. Je te promets que je le ferais. Mais… Je ne peux pas te protéger si tu reste à ses, à leurs, côtés. Oh, je t’en prie. J’ai peur. Pour toi.
Eh bien, oui, j’ai peur. J’ai pas le droit ? J’espère bien que si. Chacun devrait avoir le droit de pleurer, de rire et de s’inquiéter quand il le veut.
Même les gens comme moi.

~~

On dit qu’il vaut mieux ne pas savoir la vérité.
Ce n’est pas vrai.

~~

Chaque fois que tu lui souris, tu me gifle. Chaque fois que tu l’embrasses, tu me frappe au visage. Chaque fois que tu es à côté de lui, j’ai l’impression de brûler.
Finalement, tu remplis ta mission.
Et moi je me meurs à petit feu.
…
Je crois que c’est fini.
Du moins, ce soir, tout sera fini.
Ce soir, les miens affronteront les tiens.
Sans moi.
Parce que je ne serais plus là.

~~

Ce n’est pas qu’il ne vaut mieux pas savoir la vérité, c’est qu’il ne faut jamais savoir la vérité.
La vérité n’est pas parfois mauvaise, elle est toujours cruelle.
La vérité ne blesse pas, elle tue.