Les malheurs de Gaito

Elle se cacha la tête dans les mains.
Pourquoi elle ?
Un craquement se fit entendre.
Bravement, elle s’empêcha de pleurer et releva la tête vers son ennemi, qui souriait.
Réprimant une grimace de douleur, elle chercha en vain une solution, et se rappela soudainement le pourquoi de toute cette histoire.


Elle savait qu’elle n’aurait jamais du sortir seule, mais la foule l’étouffait trop. Elle, qui détestait les mondanités, ne supportait que très mal de rester enfermée avec toutes ces célébrités. Alors elle était sortie dans le parc Impérial, comme ça, sans songer aux conséquences. Un homme qu’elle appréciait, Tei’ Ab Doki, l’avait bientôt rejoint, et ils discutaient de tout et de rien lorsqu’Il était arrivé.

Il avait commencé par tuer l’infortuné Tei, qui n’avait même pas pu réagir, et le réduire en fine poussière. Puis il s’était rapproché d’elle, et elle s’était enfuie en courant.
Même si elle savait qu’elle n’irait pas loin, son instinct lui soufflait le chemin, et elle filait entre les arbres de la forêt, insaisissable, intouchable, plus rapide qu’une gazelle effarouchée.
Pour le moment, du moins.
Car elle n’était pas endurante, et elle savait bien qu’il faudrait qu’elle s’arrête.
Et à ce moment là, tout serait perdu, elle, sa fille, sa liberté.


Et en effet, elle avait perdu. Elle était tombée, et s’était foulé la cheville.
Elle ne pouvait pas marcher, ne pouvait pas s’enfuir.
Elle était totalement isolée.
Et Lui, il était là. Devant elle. Près d’elle.
Il allait l’attraper, l’emmener, la séparer une nouvelle fois de ses enfants.
Mais elle ne voulait pas.
Elle ne voulait pas !
Il ne pouvait la forcer à l’aimer, lui et son pouvoir maudit mille fois.
Il ne pouvait pas la forcer à l’aimer, lui, celui qui avait tué son mari, il ne pouvait pas. Il n’en avait pas le pouvoir.
Même lui faire oublier Tara, les jumeaux et les autres, lui faire oublier Danviou ne suffirait pas, et il le savait. Pourquoi s’entêtait-il ? Il ne parviendrait qu’à l’énerver, et à la confronter dans son idée : Ils ne seraient jamais ensemble, jamais. Elle ne l’aimait pas.
Ce n’était qu’un amour à sens unique, voila tout.
Et il aurait du l’oublier depuis un bout de temps.

Elle essaya de se relever, chuta de nouveau, et lui lança un regard assassin.

« Jamais. »

Il sourit, et lui attrapa le bras.

« Ne dis jamais jamais. »

Elle se débattit piteusement, puis lui cracha à la figure. Il s’essuya lentement la joue, et elle discerna l’éclat de folie dans les yeux de l’homme masqué.
Mais elle n’avait rien à perdre, donc elle n’avait pas peur.
Elle le gifla, mais il arrêta sa gifle.
Il était si près d’elle…

Noir.
Elle mit un temps à calmer sa respiration, puis cligna des yeux. Elle n’était pas face à Lui, elle était dans son lit, seule, tranquille.
Poussant un soupir de soulagement, elle ferma les yeux.
Tranquille.
Sans savoir qu’Il est là, toujours, et qu’Il la trouve belle.
De toute façon, elle ne l’aime pas, et elle l’a dit.
Alors pourquoi s’acharne-t-Il ?

Non. Non et non, je ne te regarderai pas. Va-t-en. Tu n’as pas à venir ainsi. Je ne veux pas te voir, va-t-en.

Tu es sourd ? Je t’ai dit de partir. Je veux être seul. Je ne veux plus te voir. Dégage ! J’en ai rien à faire de toi.

Mais pars, enfin ! Je ne supporte plus ton sourire ironique, et la façon dont tu te caches derrière moi, comme si tu voulais que j’ai peur. Mais je n’ai pas peur de toi, non, je n’ai pas peur ! Tu es pitoyable, mon pauvre frère, et je n’ai peur de rien, surtout pas de toi, oh non, surtout pas.

Il suffit d’un coup pour te briser. Je le sais, tu le sais, nous le savons tous deux. Pourquoi t’obstines-tu, pourquoi joue-tu ainsi ? Tu as vraiment envie que je te frappe ? Je sais, ça me fera mal, et les autres me regarderont bizarrement. Mais toi, tu ne seras plus là. C’est l’essentiel.

L’essentiel. Je ne supporte plus ton ombre dans la mienne, tes gestes que tu cales sur les miens. Tu veux me faire croire que tu n’es pas là, que tu es invisible, que je n’ai pas à avoir peur.

Mais je sais que tu mens. Tu es là, et tu es bien plus dangereux que tout ce que j’ai pu affronter. Tu es là, ma moitié, si semblable à moi, si différent aussi. Tu es plus grand, plus mature. Peut-être plus beau aussi, j’en sais rien et je m’en fiche.

Tu m’énerve.

TU M’ENERVE !

Dégage. Va-t-en. Je ne veux pas te le dire en face, je sais très bien que tu considérerais cela comme une victoire.

Une victoire sur moi. Tu n’en as pas eu assez ? Je ne t’ai jamais rien fait, en fait. Pourquoi me détestes-tu ? Dégage. Je me fiche du reste, si tu pars. Si tu pars, je serai enfin tranquille.

J’espère que ça te fait plaisir, la façon dont je m’énerve après toi. Tu es vraiment pathétique. Tu crois que ce genre de trucs est marrant ? Ta vision de voir l’humour est bien étrange. Pourquoi t’es toujours là ? Tu veux vraiment me faire mourir à petit feu, c’est ça…

Pff, t’es nul. Je te déteste. Va-t-en ! Pourquoi es tu toujours là ?

Je t’en prie, vas-t-en…

T’as gagné.

Je me lève, et je te brise. D’un coup. Comme ça. Tu disparais en mille morceaux, et mon poing s’ensanglante lentement. Je suis soulagé, malgré le rouge qui s’écoule au sol.

Tu n’es plus là, et tant mieux.

Et moi, je suis seul à présent… Seul à jamais.

'Yuuri' ai subeki hito ga ite
Yuuri… Il y a quelqu'un qu'il me faudrait aimer ;
kizu o otta subete no monotachi...
Toute personne qui a un jour été blessée...

J’ai souffert, toi aussi, mais qu’est ce que ça change ? Je n’ai jamais voulu partir loin de toi, je t’aime. J’y ai été contraint, par le devoir, par les apparences…
Je n’ai jamais voulu te faire souffrir, mon aimée…
J’espère qu’un jour nous nous retrouverons…



Je n’ai jamais compris, ni les humains, ni les Princesses, ni personne. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi je les suivais. Parce que je n’avais pas le choix, parce que je n’avais jamais rien fait d’autre.
Mais tout va trop vite, ça tourne autour de moi. J’ai peur de tomber, de disparaitre avant de t’avoir revue.



J’ai froid. Je ne sais pas pourquoi le froid de l’hiver m’atteint tellement, cette année, bien plus que les autres. Serait-ce le signe que je suis sur le point de mourir ? Non, je ne peux pas, je dois te revoir avant. Je dois te revoir, je dois…
Je dois…
Qu’est ce que je devais faire, déjà ?
Mon esprit s'embrouille...



La première fois que je t’ai vu, j’ai eu envie de quelque chose. Pour la première fois, j’ai désiré autre chose, autre chose que protéger les Princesses. Je ne te connaissais pas, je voulais te connaitre. J’avoue que jamais je n’aurais songé que ce serait si difficile d’aimer. Si difficile d’accepter ce que tu étais.



Mais il a bien fallu avouer nos erreurs. Comprendre qu’on ne pourrait pas vivre ensemble, malgré une illusion qui a duré tellement longtemps. Je croyais qu’un jour nous aurions le droit de vivre heureux, mais apparemment ce n’est pas et ce ne sera jamais possible. J’aimerai beaucoup…



Et puis tu es partie, tel un mirage destiné à disparaitre. J’ai voulu te retenir, mais tout ce que j’ai pu faire c’est te blesser, encore et encore, sans comprendre que cela te faisait mal. J’étais égoiste, je ne pensais qu’à moi. Me pardonneras-tu un jour ? Je ne sais pas, je n’en sais rien, mais j’espère vraiment que cela arriver un jour.



J’aimerai tellement qu’on se revoie encore une fois, mais tout cela n’est qu’un autre rêve égoïste, n’est ce pas ? J’aurais voulu que tout soit différent, qu’on ait le choix de nos vies, mais on ne maîtrise rien. C’est la vie, disent les autres, tu trouveras quelqu’un d’autre. Mais je ne veux pas de quelqu’un d’autre, c’est toi que j’aurais voulu. Et je suis égoïste, de nouveau.
Où que tu sois, j’espère que tu vas bien.



Je souffre, ah oui, je souffre. J’espère que toi, tu n’as pas aussi mal que moi, mais en même temps, cela voudrait dire que tu m’aimes autant que je t’aime, et je n’ose y croire. Je délire souvent, d’après les autres, j’ai de la fièvre et je suis cloué au lit. De toute façon je ne leur sers à rien, je suis bien trop nul. Mikeru et ses sbires auraient tôt fait de me battre. Je suis nul, nul de chez nul.



Mais je t’aime Yuuri, c’est pour ça que je ne veux pas partir maintenant. Je veux croire qu’un jour on se reverra, et que là, on aura le droit de s’aimer. Je veux croire en tout ça, espérer que les larmes qui coulent des yeux de chacun ne sont pas vaines. Pleurer c’est éprouver des sentiments, c’est vivre, et je veux vivre, vivre pour te retrouver.
Je t’aime.



On s’est croisés un peu par hasard, mais je veux croire que ça ne s’arrêtera jamais. Tant que je peux regarder les étoiles, tu es avec moi, et tant que je vivrais, tu vivras en moi. Il n’y a pas besoin de fin dans les happy end, tout recommence encore et encore, et bien recommençons, que ce soit dans deux ans, dans cent ans, dans un million d’années…
On se retrouvera…

Hana no akai, hoshi no hikari
Le rouge d’une fleur, la lumière d’une étoile
Asakura no ko, asakura no kyouteki
Enfant des Asakura, ennemi des Asakura
Oroka nee ?
Idiot, n’est ce pas ?

Akai no ketsueki
Le rouge du sang
Soredemo tanoshii
Pourtant agréable
Amai kitoku
Douce agonie
Kawaii maboroshi
Charmante illusion
Usotsuki
Menteur
Reikoku to warui
Sans pitié et mauvais
Akuma
Démon

Osore detarame
Peur infondée
Pache-tachi no shukuteki
Ennemi héréditaire des Paches
Atarashii nozomi
Nouvel espoir
Chigo
Jeune enfant
Heiwa chisetsu
Paix enfantine
Osanagokoro
Très jeune esprit

Youkou
Lumière du soleil
Oshimai to kaishi
Fin et début
Hi no eikou
Gloire du soleil

Aki no kokoro
Au cœur de l’automne
Makura no aya
La sombre beauté du noir
Itai nee
Cela fait mal, n’est ce pas ?
Dakara itsumademo watashi wa tomo-tachi to dana mamoru
Donc éternellement je protégerai mes amis et mon maître
Ai no chikara
Le pouvoir de l’amour
Machiko
Enfant de la ville
Akebono
Aurore
Rei
Grâce
Uta no tsuya
L’éclat du chant

Junko
Dévouée
Emi
Sourire
Anju
Ange
Noboru
Paix
Naoko
Honnête
Ekitai shouka
Fluide mélodie

Hao to Yoh Asakura, Opachô, Amidamaru to Jeanne
Hao et Yoh Asakura, Opachô, Amidamaru et Jeanne

Owari

…
…
…
Solitude.
…
…
…
Mélodie.
…
…
…
Elle jouait du piano.
…
…
…
Elle n’avait pas apprit à en jouer depuis longtemps, mais déjà ses doigts fins et sûrs allaient et venaient sur les touches comme s’ils y avaient été toute leur vie.
…
…
…
Elle s’appliquait, jouant avec soin, les yeux fermés.
…
…
…
La petite fille trembla soudain, sa mélodie s’arrêtant. Elle venait à peine de remarquer qu’elle n’était pas seule.
Le regard intéressé de son maître la fixait.
…
…
…
Silence.
…
…
…
Regard.
…
…
…
Sourire.